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SAGA – The Chapters Live

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Fondé en 1977 à Toronto au Canada, Saga se stabilise rapidement autour de Michael Sadler et Jim Crichton, rapidement rejoint par le batteur Steve Negus et Ian Crichton, le frère de Jim.

Dès 1978 sort leur premier album, « Saga », une autoproduction intéressante, qui leur permet d’obtenir rapidement un contrat. La machine s’emballe alors et le groupe rencontre un succès de plus en plus important, sortant chaque année un nouvel album toujours mieux vendu. En Europe, la réussite se fonde au départ de l’Allemagne, qui devient vite leur base d’expansion sur le continent, à une époque où la Grande-Bretagne s’égare, avec le « Punk », dans une phase de destruction, de dénigrement et de mise à l’écart des « dinosaures » des dix années précédentes. En 1979, Saga démarre une tournée en Allemagne en première partie de Styx.

Saga propose un « Progressif » mélodique, agréable, sans fioriture excessive, bien charpenté, bien joué, mettant les claviers de plus en plus en évidence, surtout après l’introduction en 1980 d’un nouveau claviériste, Jim Gilmour, pour leur troisième album. Les textes sont eux construits sur des histoires abracadabrantes liées au monde de la science-fiction et du fantastique.

En 1985, au pic de son succès, le groupe ralentit considérablement ses activités après la publication d’un septième album, « Behaviour ». A partir de là, le groupe, moins inspiré, se fonde surtout sur le trio Michael Sadler, Jim Crichton et Ian Crichton, rejoint plus tard par les deux autres, ou accompagnés par d’autres comme, par exemple, les deux brillants ex-Santana et Gino Vannelli, le batteur Graham Lear et le claviériste Richard Baker.

A partir de 1993, une nouvelle vie débute pour Saga, à nouveau constitué de ses cinq musiciens mythiques. Les guitares de Ian Crichton y ont pris une position plus importante que jadis par rapport aux claviers. Elles se retrouvent alors beaucoup plus en avant et le côté « Rock » ressort plus fortement, marqué par des pluies de riffs ravageurs et des solos bien acérés. La rythmique suit cette tendance générale.

En 1998, le album double « Detours – Live » voit le groupe en pleine forme et certaines influences de Yes avec Trevor Rabin, de Asia avec Geoff Downes et John Payne, y transpirent. Les liens avec ces deux formations ont toujours été notables. D’ailleurs, Jim Crichton a modestement collaboré à l’album « Union » de Yes en 1991 et Ian Crichton à « Aura » de Asia en 2000.

Pour cet album enregistré en « Live », on retrouve les musiciens ci-dessous :

  • Michael Sadler : Vocaux & Claviers
  • Jim Crichton : Basse & Claviers
  • Ian Crichton : Guitares
  • Jim Gilmour : Claviers & Vocaux
  • Christian Simpson : Batterie

Pour information, Christian Simpson vient de quitter Saga suite à de graves problèmes de santé.

Voici le détail des deux CDs :

CD 1 (42’49) :

  1. Chapter 1 : « Images » (5’03)
  2. Chapter 2 : « Don’t Be Late » (6’33)
  3. Chapter 3 : « It’s Time » (4’09)
  4. Chapter 4 : « Will It Be You ? » (6’38)
  5. Chapter 5 : « No Regrets » (4’02)
  6. Chapter 6 : « Tired World » (6’40)
  7. Chapter 7 : « Too Much To Lose » (3’18)
  8. Chapter 8 : « No Stranger » (6’23)

CD 2 (39’23) :

  1. Chapter 9 : « Remember When » (5’30)
  2. Chapter 10 : « Not this Way » (3’04)
  3. Chapter 11 : « Ashes to Ashes » (4’48)
  4. Chapter 12 : « You Know I Know » (4’17)
  5. Chapter 13 : « Uncle Albert’s Eyes » (5’03)
  6. Chapter 14 : « Streets of Gold » (4’11)
  7. Chapter 15 : « We’ll Meet Again » (5’43)
  8. Chapter 16 : « Worlds Apart » (6’44)

Dans leur version originale, ces seize chapitres se retrouvent sur les albums repris ci-dessous :

  • « Saga » (1978) : 4, 6
  • « Images at Twilight » (1979) : 1, 3
  • « Silent Night » (1980) : 2, 7
  • « Worlds Apart » (1981) : 5, 8
  • « Full Circle » (1999) : 9, 10, 13
  • « House of Cards » (2001) : 11, 15
  • « Marathon » (2003) : 12, 14, 16

Ces deux CDs se répartissent équitablement entre titres de l’époque mythique (1978 à 1981) et titres de la seconde période (1999 à 2003). Il est à noter que l’ordre de l’ensemble ne correspond pas exactement à celui de la publication originale, ce qui n’altère en rien l’équilibre général de la prestation musicale et ne sera pas susceptible de gêner grand monde.

Le premier CD débute parfaitement avec « Images », une superbe pièce de « Progressif » mélodique, classique dans le genre, qui s’étire en douceur avec de belles parties de claviers et de guitares. Il est suivi de « Don’t Be Late », un prolongement idéal dans lequel un public connaisseur participe allègrement au chant. Le long solo de Ian Crichton, appuyé par les claviers, y est impressionnant. Deux belles pièces !

La proximité entre Saga et Asia s’étale tout au long de « It’s Time » et « Will Be It Be You ? », agréables et bien fichus, mais un petit cran en dessous des deux précédents.

« No Regrets » est sublime avec le piano et les claviers en vedette. Le public ne s’y trompe pas.

Dans « Tired World », une autre bonne composition, la guitare déchaînée étouffe parfois un peu trop les claviers et, en tout cas, prouve bien l’importance prise par Ian Crichton dans le Saga actuel. L’équilibre s’effectue mieux dans « Too Much Too Loose ».

« No Stranger » démarre sur un rythme endiablé et clôture cette partie en finesse.

Le second CD couvre la période plus récente du groupe. Les trois albums concernés ici ont été, à mon avis, grandement sous-estimés, ce que confirme ces huit pièces.

En effet, « Remember When » est un délice avec ses splendides envolées de guitares et le jeu des claviers, qui rappellent Steve Howe et Geoff Downes dans le premier Asia.

« Not this Way » donne des frissons de bout en bout avec un chant splendide supporté par un clavier mirifique.

« Ashes to Ashes », bien prolongé par « You Know I know », se caractérisent par des guitares qui arrachent, des basses puissantes, des claviers éblouissants tant en solo qu’en couverture et un chant bien appuyé.

« Uncle Albert’s Eyes », bien rythmé, voit claviers et guitares travaillés et progressés constamment en parallèle. Que tout cela est bon !

« Streets of Gold », « We’ll Meet Again » et « Worlds Apart » n’ont pas la même originalité dans la composition. Pourtant, ils ne déçoivent pas grâce à la force de l’interprétation.

En définitive, un bon album « Live » qui ne révolutionne rien mais qui permet de redécouvrir un groupe attrayant à travers un concept original profondément lié à son existence. A l’instar de Asia et malgré la présence de ses membres fondateurs et essentiels, Saga semble avoir une difficulté à se voir reconnaître positivement dans les enregistrements de la seconde période de sa vie et cela me paraît plutôt injuste.

Pays: CA
SPV 99572 DCD
Sortie: 2005/10/03

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