NANOWAR OF STEEL – Stairway To Valhalla
Pourquoi – nous demanderez-vous – un fan de Heavy Metal épique/authentique devrait il s’embarrasser de l’album d’un groupe qui s’est donné pour mission de parodier les héros du genre que sont Manowar et Rhapsody Of Fire ? Il est vrai que les deux groupes s’auto-parodient très bien tous seuls depuis quelques années et il qu’il peut-être pas nécessaire d’en rajouter une couche ! La réponse à votre question, cependant est on-ne-peut-plus simple : Parce que NanowaR Of Steel est drôle et qu’en ces temps déplorables où, faute de moyens financiers, les défenseurs de la veuve et de l’orphelin ont été obligés de troquer leurs rutilantes armures d’acier contre d’affligeants gilets jaunes, nous avons bien besoin d’une franche partie de rigolade.
« Stairway To Valhalla » est déjà le quatrième album de ce quintette italien, formé à Rome en 2003. Il fait suite à « Other Bands Play, Nanowar Gay ! » (2005), « Into Gay Pride Ride », (2010) et « A Knight At The Opera » (2014). Selon la petite histoire, le groupe s’appelait simplement Nanowar, à l’époque de sa formation, mais il a ajouté symboliquement la mention ‘Of Steel’ à son patronyme original lorsque Rhapsody a été contraint de se transformer en ‘Rhapsody Of Fire’.
Le côté parodique de l’affaire ne nous saute pas directement à la gorge lorsque nous posons une première oreille distraite sur « Stairway To Valhalla ». La musique semble y tenir la route ; autant, en tout cas, que celle proposée par les nombreuses contrefaçons de Rhapsody Of Fire que nous avons eu l’occasion d’ingurgiter au cours des dernières années (NDR : Fogalord, Ancient Bards, Dragony et les autres). Il faut dire que, pour convaincre, NanowaR Of Steel a mis le paquet. Après une intro symphonique grandiloquente à souhait (« Declination »), il invite carrément Fabio Lione (NDR : le vocaliste de Rhapsody of Fire) à jouer des cordes vocales. Le mot ‘clonage’ nous titille le clavier, mais, heureusement, le titre de la chanson (« Barbie, MILF Princess Of The Twilight) freine nos ardeurs critiques et nous fait comprendre que le thème récurrent de la ‘Princesse du Crépuscule’ ne sera pas traité avec le même sérieux que sur d’autres albums du genre. La suite de l’écoute génère de nombreux sourires et, même, quelques francs fous rires avec, par exemple :
– l’hilarant « The Call Of Cthulhu » qui nous confronte – ‘blublublus sous-marins à l’appui – à un coup de téléphone de l’immonde créature céphalopode imaginée par H.P. Lovecraft,
– « Images And Swords » durant lequel un fan de True Metal démontre à un amateur de Metal progressif que pour créer le côté tortueux de ses compositions, Dream Theater se contente de passer dans son lecteur CD des albums de Manowar sur lesquels un pénis a été gravé à l’aide d’un tournevis,
– « Vegan Velociraptor »… faut-il vraiment expliquer pourquoi c’est drôle ? Tout est dit dans le titre,
– « Uranus », distinctement prononcé ‘Your anus’ et décliné avec toutes les dérives potaches imaginables.
Fortement chargé en humour au second degré, « Stairway To Valhalla » aurait pu être considéré comme la dernière blague à deux balles (genre amusante mais éphémère) si les compositions créées par Nanowar Of Steel n’avaient pas été de bonne qualité. Nous savions déjà les Romains capables de sonner comme Manowar et Rhapsody of Fire. Nous avons été agréablement surpris de les découvrir plus Judas Priest que Judas Priest sur « Heavy Metal Kibbles », plus Blind Guardian que Blind Guardian sur « The Quest For Carrefour » et plus Sabaton que Sabaton sur « Hail To Lichtenstein ». Nous décernerons également une mention spéciale à la ‘jolie balade’ « …And Then I Noticed She Was A Gargoyle » au sein de laquelle Nanowar Of Steel est parvenu à faire cohabiter des mélodies issues de hits aussi improbables que le « Maniac » de Michael Sembello et le « Moonlight Shadow » de Mike Oldfield.
Un cadeau amusant pour les fêtes ? Vous savez ce qui vous reste à faire.
L’album (59’58) :
- Declination (1’12)
- Barbie, MILF Princess Of The Twilight (5’16)
- The Call Of Cthulhu (4’31)
- Heavy Metal Kibbles (3’29)
- Il Maestro Miyagi Di Pino (0’42)
- L’Opelatole Ecologico (4’09)
- Images And Swords (0’56)
- In The Sky (3’31)
- …And Then I Noticed That She Was A Gargoyle (5’00)
- Tooth Fairy (4’58)
- Vegan Velociraptor (4’34)
- Another Drill In The Wall (3’31)
- Ironmonger (The Copier Of The Seven Keys) (5’00)
- Bum Voyage (0’32)
- Uranus (4’15)
- The Crown And The Onion Ring (0’50)
- The Quest For Carrefour (5’20)
- Hail To Liechtenstein (5’04)
Le groupe :
- Mohammed Abdul : Guitares
- Uinona Raider : Batterie
- Potowotominimak : Chant
- Mr Baffo : Chant
- Gatto Panceri 666 : Basse
Pays: IT
Audioglobe – Dooweet Promotion
Sortie: 2018/11/09
C’est fun en effet !