NIRNAETH – From shadow to flesh
Créé en 2017 à partir des restes de Kaotoxin, le label français Malpermesita compte se faire une place sur le marché du métal extrême avec déjà quatre poulains dans son écurie. Notre webzine a déjà reçu de leur part les albums de Nydvind, Fading Bliss et Azziard et voici maintenant la dernière livraison de Nirnaeth, un groupe black metal de Lille qui vient de signer chez Malpermesita. Point commun entre tous ces groupes, outre le style : une formation se situant dans les années 2000, début de décennie pour les groupes français Nydvind, Azziard et Nirnaeth, et fin de décennie pour les Belges de Fading Bliss. Autrement dit, les sélectionneurs de Malpermesita recherchent des groupes déjà expérimentés ayant quelques enregistrements dans la besace, histoire de pouvoir offrir aux auditeurs un produit de qualité. Entendons-nous bien sur la définition de la qualité, il s’agit de la veine black metal.
Et dans ce domaine, il apparaît que Malpermesita fait du bon boulot et a du flair. Nouvel exemple avec Nirnaeth, une formation lilloise qui avait déjà commis les albums « Thrown Athwart the darkness » (2006) et « Splendour of the abyss » (2009). Le premier de ces albums était autoproduit mais le second avait été édité par le label Great Dane Records, autre label français ayant contribué à diffuser les black metal au pays de Voltaire. Le line-up de Nirnaeth est resté relativement stable depuis sa création, issu de la fusion de deux groupes, Colleen et Eithel Sirion, qui officiaient respectivement dans des registres gothique et black metal. Notons qu’à la fois Eithel Sirion et Nirnaeth sont des termes issus de l’œuvre de Tolkien, le fameux auteur du « Seigneur des anneaux ». Concernant Nirnaeth, ce sont donc les mystérieux Malaria (basse), Mutill (guitare), Zigouille (chant), Vagorn (batterie, arrivé dans le groupe en 2015) et Marbas (guitariste, arrivé en 2017 et également actif dans le groupe belge Doomforge) qui animent ce groupe et qui commettent ici un album convainquant et expressif.
Les règles essentielles du black metal sont respectées en tous points, Nirnaeth forgeant neuf titres incisifs allant à l’essentiel et ne perdant pas de temps dans des circonvolutions progressives ou des morceaux trop longs. Les malédictions sont proférées en moins de 40 minutes, juste le temps de recommander son âme au diable et de sacrifier une chèvre. La cohésion stylistique de l’album ne permet pas vraiment de distinguer un morceau qui serait supérieur aux autres, les titres se faisant quand même une sérieuse concurrence dans les couches hautes de l’inspiration. Donc, de « Dying of the day » à « Forgotten and chained », en passant par « Cursed », « Nihil in me » ou « Possession », on peut se laisser emmener avec un plaisir morbide dans l’univers tourmenté et féroce de Nirnaeth, groupe intéressant et concerné par son art.
Pays: FR
Malpermesita Records
Sortie: 2018/09/07