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MONUMENTS – Phronesis

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Déjà cité dans ces pages (« Gnosis« , 2012 ; « The amanuensis« , 2014), Monuments revient ici avec un troisième album « Phronesis », histoire de compéter sa collection de titres se terminant en –is. C’est peut-être le seul concept original, d’ailleurs, pour ce groupe anglais qui pratique un mélange de metalcore pour le côté niais des attitudes) et de djent (pour l’aspect très technique de l’instrumentation) mais qui dans l’ensemble ne m’a jamais convaincu du bien-fondé de sa musique. Je parle ainsi en mon nom car je sais que ceux qui adorent le metalcore vont adorer cet album et que ceux qui détestent ne vont pas l’aimer du tout. Chacun est libre de ses goûts musicaux, bien entendu, et nous ne jetterons pas la pierre aux fans de Monuments. Non, seulement quelques bombes à fragmentation bourrées de napalm, c’est bien aussi.

Bon, histoire d’avoir quelque chose d’un peu intéressant à dire au cours de cette chronique, nous allons évoquer le titre de l’album, histoire de nous cultiver un peu. « Phronesis » est en effet un nom grec qui signifie prudence ou sagacité. On le trouve évidemment chez les philosophes grecs antiques, au premier rang desquels Aristote, puis Platon. Avec « Gnosis » (la gnose) et « The amanuensis » (le copiste), Monuments semble en fait porter un certain intérêt pour les lettres classiques et la philosophie. C’est d’ailleurs dans cette branche que ce groupe devrait plutôt s’engager, ça donnerait sans doute des résultats plus convaincants. Parce que question musique, il n’y a malheureusement aucune amélioration à signaler entre cet album et les deux précédents.

Au contraire, « Phronesis » s’oriente vers plus de simplicité par rapport au djent des premiers temps. Est-ce dû au fait que le nouveau batteur Daniel Lang remplace Mike Malyan, dont on sait qu’il était extrêmement doué pour les percussions? En tout cas, il apparaît que ce qui était djent dans les premiers albums s’est un peu effacé par rapport au metalcore. Et ici, nous aurons en fait droit à un metalcore quasiment caricatural dans ce qu’il a de plus juvénile et de tape-à-l’œil. On en a déjà des signes avant-coureurs dès « AWOL », premier titre du disque qui réunit le mètre-étalon de ce qui va constituer cet album : rythmiques sérieusement travaillées mais chant gentillet qui vient casser les refrains en plein élan métallique. Et c’est parti pour un joyeux copier-coller de cette formule tout au long des titres « Hollow king », « Vanta », « Mirror image », « Ivory », etc. Et pour en rajouter dans la vanité, le chanteur a beau hurler toutes ses tripes, il produit des effets aussi menaçants qu’un verre de lait. Là où un grognement de Phil Anselmo ou de Robb Flynn sèmerait la panique, nous n’avons ici que des petites gesticulations vocales qui ne feraient pas de mal à une mouche. Et là où les choses sont complètement dépourvus d’effets nocifs, c’est dans des titres encore plus mélodiques comme « Stygian blue » ou « Jukai ». Là, c’est carrément la boîte de nuit pour étudiants en école de commerce. Bon, tentons quand même de sauver un morceau dans cette sélection. Ce sera sans doute… non, attendez, ce n’est pas « The Watch » qui est pareil que « Leviathan » qui ressemble lui-même à « Celeste »… Non, en fait, il n’y a pas grand chose à sauver.

Tiens, je vais aller me faire une petite cure de Motörhead ou de Slayer, pour me changer les idées.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2018/10/05

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