DUNBARROW – II
S’il y a un « II », c’est qu’il y a forcément eu un « I » auparavant pour ce groupe norvégien. Et effectivement, Dunbarrow a bien sorti un premier album en 2016, après huit ans d’existence. Le style du groupe peut être rangé dans un doom metal traditionnel, mais avec pas mal d’éléments psychédéliques qui affinent considérablement l’idée qu’on peut se faire du doom metal. Ici, en effet, pas question de gros riffs traînants ou de textes relatifs au tréfonds des enfers ou aux joies simples de la sorcellerie, mais plutôt un heavy rock plutôt feutré et des textes davantage portés sur des questions sentimentales.
Dunbarrow se forme à Haugesund, sur la côte sud de la Norvège, mais se relocalise à Trondheim, à un bon 500 kilomètres plus au nord. Là, au milieu de fjords et des quais portuaires, Kenneth Larssen Lønning (guitare), Sondre Berge Engedal (batterie), Eirik Øvregård (guitare) et Espen Andersen (basse et chant) laissent divaguer leur inspiration pour formuler en fin de compte un rock lourd et relativement calme, fortement axé sur des mid-tempos reposants. Ici, pas de black metal brûleur d’églises ou de punk rock pour vikings goguenards, mais des sonorités à la fois épaisses et rassurantes, où les influences sabbathiennes sont adoucies au contact d’un rock qui a aussi quelques dettes envers des pionniers scandinaves comme November, Burning Red Ivanhoe ou Midnight Sun.
C’est ce dont témoigne ce deuxième album « II », qui propose neuf titres marqués par une solide cohérence stylistique. En d’autres termes, ça tourne toujours un peu autour des mêmes mélodies, riffs et structures mais le chant dramatique d’Espen Andersen (qui rappelle ce qu’on peut entendre chez des groupes comme Witchcraft ou Demon Head) vient donner beaucoup de personnalité aux compositions. Dans le genre, on peut particulièrement prêter attention a des morceaux comme « Weary lady », « Ode to the Moon » ou « The wolf ». Là où on retrouve le plus un doom metal proche des racines Seventies (Pentagram, Bedemon, Black Sabbath, Possessed…), c’est sur « Witches of the wood, part II » ou « In this night », à la fois en termes musicaux mais aussi en matière de puissance évocatrice. Et avec la petite touche progressive en plus, c’est tout 1973 qui recommence ici.
Sympathique, de bonne facture, cet album de Dunbarrow ne sera pas forcément l’album de l’année en matière de revivalisme doom metal mais il se laisse écouter avec beaucoup de plaisir. Et les musiciens sont très bons, ce qui ne gâche rien.
Pays: NO
RidingEasy Records
Sortie: 2018/09/28