SPIRITS BURNING & MICHAEL MOORCOCK – An Alien Heat
Spirits Burning est un collectif Space Rock/Progressif à géométrie variable au sein duquel le compositeur/producteur américain Don Falcone semble être le seul membre permanent. Depuis la création du projet en 1996, Falcone a publié une bonne douzaine d’albums auxquels ont collaboré des membres de Blue Öyster Cult, Hawkwind, Gong, Acid Mother Temple, Yes, Spirits, Van der Graaf Generator, Clearlight, Porcupine Tree et bien d’autres encore.
« An Alien Heat », le tout nouvel opus qui sort chez Gonzo Multimedia ce 19 octobre 2018 est un album conceptuel dont l’histoire est basée sur le premier volume de la quadrilogie « The Dancers At The End Of Time » (NDR : « Les Danseurs De La Fin des Temps »), écrit en 1972 par le célèbre écrivain de Science-Fiction/Heroic Fantasy britannique Michael Moorcock (NDR : auteur, entre autres, du fameux « Cycle d’Elric »). Pour s’assurer que les lyrics de sa relecture du roman soient fidèle au récit original (NDR : une étrange histoire située à la fin des temps, dans laquelle un immortel appelé Jharek tombe amoureux d’une jeune fille née à l’ère victorienne), Falcone a carrément fait appel aux services de Moorcock en personne. Bien qu’aujourd’hui âgé de 79 ans, Moorcock est loin d’être réfractaire au à l’idée de la fusion de ses textes avec le Rock’n’roll. Dans le passé, il a déjà écrit les textes de deux chansons pour Blue Öyster Cult (« Black Blade » sur le « Cultösaurus Erectus » de 1980 et le superbe « Veterans Of The Psychic Wars » pour l’album « Fire Of Unknown Origin » de 1981. En outre, Moorcock a également été membre actif d’Hawkwind, au sein duquel il a tenu le micro en 1975. Il figure d’ailleurs sur l’album « Warrior On The Edge Of Time », sorti à l’époque et sur lequel on retrouve à la basse un certain Lemmy Killmister. Pour « An Alien Heat », Michael Moorcock ne s’est pas contenté de l’écriture des lyrics et on le retrouve à de nombreuses reprise derrière le micro (chœurs) ainsi qu’à l’harmonica.
Moorcock, bien sûr, n’est pas le seul invité à la fête. Don Falcone a même plutôt bien fait les choses puisqu’il a réuni autour de l’auteur britannique quelques-uns des témoins de son passé rock’n’roll. C’est ainsi que l’on retrouve dans cette mouture 2018 de Spirits Burnig quelques membres (anciens et actuels) de la famille Blue Öyster Cult (Albert Bouchard, Joe Bouchard, Buck Dharma et Richie Castellano ainsi que d’anciens affiliés au club Hawkwind (Harvey Bainbridge, Mick Slattery, Bridget Wishart et Adrian Shaw). Il serait probablement long et ennuyeux de lister tous les autres musiciens qui ont participé à l’enregistrement de la plaque. Nous citerons quand même la présence surprenante de Monty Oxymoron des Damned, ainsi que celle d’Andy Shernoff (The Dictators) et Cyrille Verdeaux du groupe progressif français Clearlight. Outre son rôle dans la composition de la musique (NDR : un rôle qu’il se partage la plupart du temps avec Albert Bouchard), Don Falcone joue des claviers (Mellotron, Piano, Orgues, Synthés, ect,)
Difficile de coller une étiquette générale sur la musique proposée par l’étrange collectif. On y retrouve du Space Rock et du Folk, ainsi qu’un peu d’Electro et de Pop Ambiante. Magistralement chanté par Donald ‘Buck Dharma’ Roeser, le « Hothouse Flowers » qui ouvre la plaque ressemble un peu à un titre du Blue Ôyster Cult auquel on aurait ajouté des lignes de violon. L’influence du Culte de l’huitre bleue (malheureusement) se fera beaucoup moins prégnante sur la suite de l’opus. « Geronimo » est un titre bizarre et planant à la fois, au sein duquel se côtoient un violon, un harmonica, des percussions électroniques et tribales et quelques jolies lignes de guitare. « Soirée Of Fire » mélange une rythmique dansante et hypnotique à une jolie voix féminine. Un rien plus Rock, « In The Future » se démarque par la voix profonde (presque gothique) d’un vocaliste appelé Jsun Atoms et par la guitare solitaire sublime de Richie Castellano (BÖC). « Doomed » est un titre folk et spatial à la fois, sur lequel la voix d’Albert Bouchard tient autant de Bob Dylan que de David Bowie. « Any Particular Interest » est une autre curiosité qui combine un côté martial/electro aux sonorités plus terre-à-terre du violon, du piano et de l’harmonica. Idem pour « Dark Dominion » qui marie d’envoutantes rythmiques hypnotiques à des vocaux guillerets. Bref, vous l’aurez compris sans que nous allions plus loin, chaque titre de l’opus possède une identité propre et est interprété dans un style différent de celui qui le précède.
Si, malgré ces déroutantes variations de styles, l’ensemble fait montre d’une certaine unité et génère une furieuse envie de poursuivre l’écoute jusqu’à la dernière des 75 minutes de musique, le second CD, reprenant les mêmes titres en version instrumentale, était peut-être un tantinet superflu.
Une intéressante curiosité.
L’album (75’41) :
- Hothouse Flowers (4’09)
- Geronimo (4’42)
- Soirée Of Fire (5’20)
- In The Future (4’05)
- Doomed (4’25)
- Fall In Love (4’14)
- Any Particular Interest (2’58)
- Dark Dominion (4’49)
- Seven Finger Solution (4’07)
- To Steal A Space Traveller (7’29)
- Virtue & Mrs. Amelia Underwood (6’33)
- Learling The Art (3’04)
- Back To 1896 (4’28)
- Quest For Bromley (3’00)
- Thank You For The Fog (7’34)
- Old Friends With New Faces (4’43)
Le second CD (75’41) :
- Mêmes titres et même ordre, en version instrumentale
Pays: US/GB
Gonzo Multimedia – GONZO HST471CD
Sortie: 2018/10/19