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CRAWL – Rituals

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Le nom de Crawl peut rappeler aux spécialistes des premiers temps du death metal celui d’un groupe suédois qui avait sorti une petite démo en 1992 et qui avait disparu vite fait bien fait sans laisser aucune autre trace de vie. Détail amusant : le Crawl qui nous intéresse ici est aussi suédois, pratique un death metal lourdement ancré dans l’esprit des années 90 mais n’a rien à voir avec le premier Crawl. Une génération sépare en effet ces deux groupes homonymes mais du point de vue du style, on peut dire qu’à peine l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette sépare ces deux combos.

Ce second Crawl est donc apparu en 2014 dans la région de Kalmar, au sud de la Suède (et aussi curieusement à une petite centaine de kilomètres du bled d’origine du premier Crawl). Le line-up d’origine (Ämir Batar, batterie ; Daniel Guystavsson, basse, tous deux en provenance des mêmes groupes Sanity Assassin, Tormention et Demonical ; Joakim Mikiver, chant et Martin Sjögren, guitare) associe des influences death metal et surtout hardcore, dans la sous-catégorie très tourmentée du crust punk. Après une première démo et un EP « Worship death » en 2015, la formation se renouvelle en profondeur avec l’arrivée du bassiste Ragnar Hedtjärn Ullenius (ex-Cynical Hatred, ex-Legium) et du chanteur Joachim Lyngfeldt (ex-Decomposed).

Crawl entame alors un virage vers davantage de death metal old school en abandonnant sa ligne crust punk, compensée par des influences un peu plus grindcore. Avec Crawl, c’est un peu comme si on faisait se toucher les fils électriques d’Entombed et de Napalm Death. Le résultat donne inévitablement une gigantesque explosion sonique qui dévaste tout, comme on peut le constater à l’écoute du premier album long format « Rituals », sorti chez Transcending Obscurity. Enfin, quand on parle de long format, tout est relatif puisque Crawl arrive à placer neuf morceaux sur une durée de 25 minutes, ce qui donne une idée de la brièveté et de l’intensité des titres en question.

Ici, pas de fioritures, les Suédois assènent un death metal bien old school dans l’âme et particulièrement brutal, surtout du fait de l’épaisseur des guitares et du timbre particulièrement caverneux du chanteur Joachim Lyngfeldt. Les premières impressions font ressurgir les souvenirs du mythique « Left hand path » d’Entombed, à l’époque glorieuse du death metal des Nineties. Il faut dire que comme entrée en matière, « Reject the cross » se pose un peu là. Les accélérations frénétiques de « Breathing violence » ou de « Black ritual » nous maintiennent les tympans dans un turbocompresseur nucléaire et des titres frappeurs comme « Cowards » ou « Sentenced to rot » envoient de l’agression concentrée qui aplatissent les tympans sans aucune pitié.

Compact, relativement répétitif dans ses rythmiques, ce premier album de Crawl est une façon de renouer avec les temps anciens du death metal. Une bonne source de nostalgie pour ceux qui en étaient et une découverte intéressante pour les jeunes générations qui veulent se désintoxiquer du metalcore.

Pays: SE
Transcending Obscurity
Sortie: 2018/08/20

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