TIM’S FAVOURITE – We, The Willing
Pour une playlist, d’accord ! Ou écrit au marqueur indélébile sur une compile CD-R maison, d’accord ! Mais comme nom de groupe ? Là, non ! Désolé. Cela ne le fait pas !
Ok, la petite histoire qui se cache derrière le choix du patronyme Tim’s Favourite est sympathique. D’après sa bio, cette formation Rock/Metal Alternatif originaire de la région d’Alost (Flandre Orientale) s’est d’abord appelée Heart Of Darkness. Mais, elle trouvait ce patronyme un peu trop sombre à son goût.
Jan Pauwels, le chanteur/guitariste du trio, a un jour surpris Tim, son neveu (âgé de trois ans à l’époque), coiffé d’un casque audio et complètement emballé par l’écoute de la musique de son tonton favori. L’idée d’être le groupe préféré de Tim n’a pas tardé à faire son chemin… et voilà. S’il y a des raisons pour lesquelles on ne confie pas aux enfants de trois ans les décisions importantes d’une carrière musicale, celle-ci est probablement l’une d’entre elles. D’autant que, au risque de décevoir nonkel Jan, le petit Tim était probablement persuadé d’écouter le nouvel opus de son véritable groupe préféré : Tool.
Car oui, Tim’s Favourite, cela sonne très souvent comme du Tool ! Remarquez, il y a pire comme référence pour un môme de trois ans et c’est donc plutôt une bonne nouvelle. Comme celle du gang de Maynard James Keenan, la musique de l’oncle Jan est sombre, envoutante, introspective, chargée en métaux plombés et définitivement à géométrie variable. Le titre « The Capital Lie » (qui ouvre la plaque) par exemple, aurait très bien pu trouver sa place sur l’album « Undertow » de 1993.
Passer le cap du patronyme est donc une étape importante pour pouvoir apprécier pleinement les compositions proposées sur « We, The Willing », le troisième opus de Tim’s Favorite, sorti en autoproduction fin avril de cette année. Oublier Tool en est une autre. Dès que celles-ci sont franchies, l’écoute de la plaque se révèle être franchement prenante et même, souvent, hautement enthousiasmante.
Au fil des écoutes, l’association de chant sombre, de soli de guitare enivrants, de grooves plombés, d’atmosphères psychédéliques et de constructions alternatives se trouvent une identité propre, teintée à la fois de colère et de mélancolie. Les influences, évidentes à la première écoute, semblent passer au second plan et l’on se prend, comme le petit Tim, à éprouver de l’admiration pour le talent de tonton Jan et la dextérité de ses camarades de jeu.
Une très jolie surprise au final. Quel découvreur de talents, ce Tim !
L’album (73’36) :
- The Capital Lie (5’39)
- The Day Free Will Was Disproven (6’30)
- Darlings We Probably Should Have Killed But Didn’t Have The Guts To Do So (2’28)
- Galilei Was A Believer (Discussion Closed) (6’26)
- No Means No (8’52)
- A Legacy (4’49)
- Narrative (8’12)
- Cashdance (5’46)
- This Lot (6’19)
- The Unbearable Lightness Of The New Atheism (5’27)
- W(Hole) (4’23)
- Requiem For A Dream (8’50)
Le groupe :
- Jan Pauwels : Chant, guitares
- Gorik Van Droogenbroek : Basse
- Elie De Backer : Batterie
Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2018/04/27