SONS OF ALPHA CENTAURI – Continuum (1)
Deux albums complets en 17 ans d’existence, on ne peut pas vraiment dire que les Anglais de Sons Of Alpha Centauri sont des modèles de productivité fordiste quand il s’agit de leur carrière discographique. Paradoxalement, c’est dans l’exercice du disque partagé que Sons Of alpha Centauri a été le plus prolixe avec des singles réalisés en 2010 et 2014 avec le groupe américain Karma To Burn, cette collaboration aboutissant aussi à l’intéressante compilation « The definitive 7′ trilogy« en 2017.
Entre 2007, date du premier album éponyme de Sons Of Alpha Centauri, et 2018, de l’eau a coulé sous les ponts mais l’équipe constituant le groupe est restée la même : Nick Hannon (basse), Marlon King (guitares), Blake (électronique) et Stevie B (batterie). Ces garçons avaient aussi sorti en 2009 un autre album partagé avec le groupe Treasure Cat, qui n’était ni plus ni moins qu’un autre projet de Will Mecum, le leader de Karma To Burn. On y revient toujours.
Cette collaboration avec les stoneux lourds de Karma To Burn semble d’ailleurs assez étrange quand on considère le style de Sons Of Alpha Centaury, plus fin et plus spatial que celui de Karma to Burn. La preuve avec ce nouvel album qui tourne autour du concept de voyage intersidéral si l’on en juge par les titres « Jupiter », « Solar storm », « Io », « Interstellar », « Orbiting Jupiter » ou « Return voyage » qui peuplent ce disque. Pourtant, c’est un sous-marin nucléaire qui sert d’illustration à la pochette et non pas un vaisseau spatial, allez savoir pourquoi…
Nous voilà donc partis pour un voyage vers Jupiter et retour, au milieu des étoiles filantes et en sécurité à bord de notre fusée conduite de main de maître par les quatre capitaines de Sons Of Apha Centauri. Après tout, si ce sont des enfants d’Alpha du Centaure, il est normal que tout ceci soit parfaitement cosmique. Du cosmique, on va en avoir, mais plutôt du côté des réacteurs que de la cabine de pilotage, car on voit rapidement arriver quelques bons morceaux instrumentaux habités par l’énergie et la puissance (« Jupiter », qui intervient après la tranquille interlocution « Into the abyss », ou encore « Solar storm », qui porte bien son nom). Le groupe alterne des exercices habiles (guitare rugueuses, rythmiques acrobatique et nappes de synthétiseurs) et des passages plus courts qui servent de transition à des morceaux assez longs, de facture progressive et à la fois space rock. C’est le légendaire Aaron Harris (ancien du mythique combo américain Isis) qui opère derrière la console, pour un résultat tout en finesse et en force. On termine l’album avec les dix minutes de « Return voyage », qui fournit de grands moments de montées progressives vers des explosions musicales dignes d’une éruption solaire.
A la fois fin et puissant, ce nouvel album de Sons Of Alpha Centauri nous apprend une chose, c’est que ce groupe est décidément trop rare et qu’il devrait se manifester bien plus souvent.
Pays: GB
H42 Records
Sortie: 2018/05/28