CHRIST – Cinder
Vous vous doutez bien que la recherche d’informations sur Internet concernant un groupe qui s’appelle Christ aboutit inévitablement à une avalanche de pages sur un certain personnage historique ayant bêtement terminé sa vie sur une croix. Mais pour le Christ qui nous concerne ici, il ne s’agit pas de se convertir au catholicisme mais d’aborder la délicate question du post-rock, pour employer un terme susceptible de résumer le style assez complexe et tourmenté de ce groupe québécois.
Les choses se passent effectivement au Québec et tournent autour d’un certain Patrick Fontaine, un garçon assez actif qui partage également son temps chez des groupes comme The Black Hand, Cobra Noir ou Ire. Ces combos auraient plutôt tendance à verser dans le crust punk et le sludge metal alors que Christ sert à exprimer d’autres idées musicales en provenance de Patrick Fontaine, décidément un musicien plein d’imagination.
Avec Kevin Bartczak, Maxime Jenniss et Charles Marty, Patrick Fontaine déverse dans Christ des éléments beaucoup plus planants et aériens que les agitations furieuses qui animent ses autres groupes. Christ a déjà commis un premier album « Tower » en 2015 et il revient ici avec ce deuxième « Cinder ». Caractéristique commune de ces deux disques : quatre morceaux à chaque fois, pour des durées assez conséquentes autour de la bonne dizaine de minutes en moyenne. Autre aspect commun : une musique instrumentale tournant autour de l’ambient, du drone et du post-rock, faite de longs moments rêveurs et de montages sonores alambiqués.
Si « Tower » était très contemplatif, « Cinder » se veut un peu plus sombre, avec un peu de chant intervenant sur le troisième morceau « Horde ». Les rythmes restent néanmoins très lents, basés sur des textures de guitare éthérées, qui élaborent dans la durée des climats propices à la réflexion intérieure. Le dernier titre « Tower » nous donne pour vingt minutes de ces tableaux sonores lents et monolithiques, qui finissent par monter en puissance sur le dernier tiers du titre.
Plus mélodique que le bruit d’un condensateur de frigo, plus rassurant que le vrombissement d’un moteur de tondeuse à gazon, « Tower » reste néanmoins un album expérimental qui s’adresse essentiellement aux amateurs de drone et d’art abstrait.
Pays: CA
Consouling Sounds
Sortie: 2018/05/27