SKELETAL REMAINS – Devouring mortality
En ces temps troublés où le monde semble flirter dangereusement avec les menaces de guerre et de destruction, rien de tel pour se remonter le moral qu’un petit album de death metal où on se ressourcera agréablement avec des textes mortifères, des mélodies charcutières et des riffs thermonucléaires. Dans ce registre, nous avons justement en magasin le nouvel album de Skeletal Remains, un combo californien dont il faut admettre qu’il gagne à être connu.
Formé en 2011 à partir du groupe Anthropophagy, Skeletal Remains est animé par Adrius Marquez (basse, ex-Armory), Adrian Obregon (guitare, ex-Infantry, ex-Tyrant, ex-Maledict) et Chris Monroy (guitare, également actif chez Fueled By Fire). Et, arrivé en 2017, l’expérimenté batteur Johnny Valles (Ensepulcher, Fiend, Goreshack, Proctologist, ex-Atomic Violence, ex-Veil Of Nithael, ex-Artery Eruption), succède à trois précédents cogneurs de fûts. Skeletal Remains a commencé à faire parler de lui avec ses albums « Beyond the flesh » (2012) et « Condemned to misery » (2015), sortis sur le label allemand F.D.A. Records.
Si les deux premiers albums montraient déjà un certain potentiel pour hacher menu les tympans à coups de death metal brutal et apocalyptique, le troisième disque « Devouring mortality » passe carrément à la vitesse supérieure et met en lice d’impressionnants morceaux, extrêmement puissants et dévastateurs. Il faut dire que Skeletal Remains signe ici avec la maison Century Media et on sent que les moyens sont mis en œuvre pour donner à « Devouring mortality » une efficacité maximale. C’est le grand Dan Swanö (Opeth, Bloodbath) qui officie derrière la console et on le sent tout de suite, le son étant magistralement travaillé et canalisé en mode énergétique phénoménal.
Du point de vue des compositions, c’est également un festival de sauvagerie qui montre un groupe appliqué, capable de semer la terreur sonore par d’énormes riffs complexes (« Catastrophic retribution »), des solos de guitares qui virevoltent mais ne qui ne manquent jamais de lacérer quelques tympans au passage (« Parasitic horrors », « Mortal decimation ») et un chant qui vient vomir d’innommables imprécations nihilistes sur nos oreilles apeurées. Dès le premier titre « Ripperology », tous les indicateurs de tempête passent au rouge. Une avalanche de riffs martiaux en mid-tempo vient nous clouer les tympans contre un mur de sang. Et le massacre continue avec l’hyper-rythmé « Seismic abyss », l’infernale plage titulaire « Devouring mortality » ou l’effrayant « Torture labyrinthe ».
Skeletal Remains (qui tire son nom d’un extrait de chanson du mythique combo thrash new-yorkais Demolition Hammer, trois albums durant les années 1990) nous livre ici un magnifique album de death metal travaillé à l’ancienne, avec des connotations rappelant Entombed, Morbid Angel, Pestilence (et bien sûr Death pour le chant, ainsi qu’un petit zeste de Slayer pour certains assauts rythmiques). Mais le groupe ne se contente pas de copier obligeamment ses illustres prédécesseurs, il apporte sa touche personnelle, modernisant les sonorités mais conservant l’esprit enragé des origines. Il faut dire que depuis trente ans, le monde n’a pas vraiment donné de raisons suffisantes pour adoucir les propos critiquant sa lente descente vers le chaos. Alors quitte à être pessimiste, autant le rester en s’éclatant le cervelet avec les méthodes éprouvées du death metal de la vieille école.
Pays: US
Century Media
Sortie: 2018/04/13