DOOMFORGE – Death Never Comes Alone
Note Préliminiare : « Death Never Comes Alone », le premier album du groupe Doom Metal hennuyer Doomforge, est sorti en autoproduction depuis quelques mois. Pour de fumeuses raisons d’éthique journalistique, j’avais choisi, à l’époque, de me contenter de passer l’information sans rédiger de chronique. Depuis plus de 50 ans, Jaws Toothmaster et moi-même partageons les racines du même arbre généalogique (NDR : Serry est un pseudonyme, mon véritable nom est Michel Toothmaster). L’idée que vous puissiez douter de mon objectivité et poser sur ma prose le poids de votre œil accusateur m’avait un peu effrayé. Et puis je me suis dit basta ! (parce que parfois, quand je suis énervé, je jure en italien). Je ne suis pas vraiment journaliste et l’éthique n’a jamais été mon point fort. Je passe le plus clair de mon temps à vanter les plaques de musiciens que je ne connais ni d’Ève, ni d’Adam et cela me ronge de passer sous silence celle du ‘bro’ avec lequel j’ai partagé un demi-siècle d’aventures humaines et métalliques. Alors au diable l’éthique ! Voici ma chronique de « Death Never Comes Alone ». Elle est 100% objective. Ou pas.
L’histoire : Je vous ai déjà conté la saga de Doomforge en détails il y a quelques mois. Toutefois, pour celles et ceux d’entre vous que le ‘clicback’ exaspère, j’accepte volontiers de résumer l’affaire en quelques lignes :
Formation Doom/Stoner Metal culte de l’underground tournaisien née en 2007 sur les cendres d’une autre formation culte de l’underground tournaisien (NDR : Juggernaüt), Doomforge est la sombre créature de Jaws Toothmaster (chant et batterie) et Yvan Death Rites (basse). L’intégration du guitariste Quentin ‘The Wizard’, du claviériste Erik ‘The Warlord’ et de la vocaliste Wen Die Hammond (NDR : la fille de Jaws) en 2013 ont eu raison de l’instabilité de line-up qui, jusque-là, semblait être l’une des marques de fabrique du groupe.
Le contexte : Metal et Wallonie : deux mots qui, lorsqu’ils sont combinés, n’attirent pas vraiment l’attention des investisseurs, des promoteurs et de la foule. Pour Doomforge, la proximité de la frontière tient presque de la bénédiction. Grâce aux nombreux contacts noués avec les métallurgistes de l’Hexagone, le quintette foule, plus souvent qu’à son tour, les planches du Nord et y croise le fer avec plusieurs ténor du Doom local (Barabbas, Monolithe, Atavisma), etc.) et international (Lord Vicar (FI), Abyssic (NO), Nekromant (SE), etc.). Peu à peu, l’idée de partager de la musique avec les amateurs du genre fait son chemin. L’enregistrement d’une plaque, en mode ‘Do It Yourself’, mais avec l’aide providentielle d’un professionnel de la musique prend un peu plus de temps que prévu, mais s’achève en octobre 2017.
L’album : Créé par Yvan Death Rites, l’artwork retranscrit parfaitement les atmosphères ‘hérético-morbides et funéraires qui, depuis toujours, font partie intégrante de la musique de Doomforge. L’album est relativement court. Quatre titres seulement, pour environ 35 minutes de musique. Le son, plus que correct pour une autoproduction réalisée avec les moyens du bord, surprend quand même un peu au premier abord. Les titres ne dégagent pas tout à fait la même sensation de brutalité écrasante que lorsqu’ils sont interprétés sur scène. Plus finement ciselés (surtout au niveau de la mise en place des claviers d’Erik The Warlord), ils gagnent en intensité au fil des écoutes. Si le terme ‘Doom Metal’ est toujours celui qui convient le mieux pour désigner cette musique sombre et pachydermique, celui-ci semble quand même un peu réducteur au moment de décrire ces compositions aux arrangements complexes, truffées de changements multiples d’atmosphères et d’émotions morbides (NDR : on passe allègrement du funéraire à l’horrifique, du mélancolique à l’atmosphérique et du sombre au plus sombre encore). Si Black Sabbath et Candlemass ont jadis été les sources d’inspiration ultimes, il est désormais nécessaire d’ajouter au cahier des charges du ‘style Doomforge’ des sonorités allant du Classic Rock au Prog Rock des Seventies et des ambiances tellement noires qu’elles pourraient satisfaire les exigeances d’un accro au Black Metal atmosphérique. L’alternance du chant gras typé ‘vieille école du Metal Lourd de Jaws’ et des vocalises hantées de son héritière désespérera sans doute celles et ceux qui espèrent une nouvelle relecture Gothique de La Belle et La Bête.
La Conclusion : « Death Never Comes Alone » n’est pas un album immédiat. Fan du groupe depuis sa création, j’ai eu, moi aussi, besoin d’un petit temps d’adaptation avant d’être capable d’en apprécier toutes les subtilités. C’est, de toute façon, un album à découvrir d’urgence si l’on est amateur de musiques plombées. Il est disponible via la page Bandcamp Officielle du groupe et est en vente durant ses concerts. Doomforge se produira au Titans Club de Lens le 27 avril prochain, en compagnie de Loose License et Growing Horns à l’occasion d’une soirée finement intitulée Doom Over Titans Club. L’occasion rêvée pour voir le groupe sur scène mettre la main sur sa plaque !
L’album (34’55)?:
- Zubrowska (8’28)
- Hail The Dead King (8’43)
- November Skull (7’38)
- Humanity Is Deception (10’05)
Le groupe :
- Jaws Toothmaster : Chant, batterie
- Yvan Death Rites : Basse
- Wen Die Hammond : Chant
- Erik The Warlord : Claviers
- Quentin The Wizard : Guitares
Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2017/10/13