ODRAREG – God’s Garden
Le groupe vénézuélien OdraReg est le projet musical du batteur du groupe Tempano, Gerardo Ubieda. Il est entouré des musiciens de son groupe et de quelques invités.
Personnel :
- Gerardo Ubieda : batterie, percussions; programmation des claviers (2, 3, 5, 8, 9);
- Santos Palazzi : guitares (1, 4, 6, 7);
- Pedro Castillo : guitares, effets virtuels (2, 3, 5, 8); voix (9);
- Salomón Lerner : claviers (1, 4, 6, 7); solo synthé (3);
- Giuglio Cesare Della Noce : arrangements claviers (2, 8);
- Ricardo Tirado : basse (1, 4, 6, 7);
- Miguel Angel Echevarreneta : basse (2, 3, 5, 8).
Invités :
- Hector Bastardo : saxophone (5);
- Luis Blanco : trompette (5);
- Lisbeth Aguilar : voix féminine (6);
- Karin Aguilar : voix féminine (6);
- Benedicta Asis : pemon voice (8).
« The Party Of The Planets » débute par des effets virtuels étonnants mêlés à des riffs de guitares et des claviers très prenants. Les percussions ne sont pas en reste et rythment les évolutions des musiciens selon un rituel programmé. Cette musique s’inspire autant du Mahavishnu Orchestra que de King Crimson, Yes, Robert Wyatt ou Genesis.
« Innocent » commence par des sonneries de cloches et des percussions entrecoupées par des thèmes joués au synthé. La batterie et les percussions introduisent ensuite des éléments jazzy expérimentaux qui s’opposent aux thèmes progressifs donnés par les claviers. On termine par des bruitages déroutants.
Ce sont les claviers et les guitares qui mènent le bal sur « YV 005 Fly », long morceau qui évoque la virtuosité du Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin. Les synthés donnent ensuite la réplique aux guitares au milieu d’un magma de percussions qui évoquent parfois l’Afrique, parfois des contrées latines plus proches de nos perceptions et de nos habitudes. Les cuivres se mêlent aux débats pour donner libre cours à des improvisations très riches mais savamment dosées pour céder enfin la place aux claviers jusqu’à la fin du morceau.
Bruitages bizarres aussi pour entamer « Stars Stress », où les claviers puis la basse prennent la relève, avant de voir la batterie rythmer les improvisations ponctuées par des interventions très amples aux claviers, dont le jeu rapide défie l’entendement. La fin du morceau tombe à plat.
Le très long « 43 Doors » voit apparaître le saxo et la trompette dont les improvisations sont de toute beauté. Les claviers dialoguent ensuite avec les cuivres sur un thème lancinant assez rapidement remplacé par des effets électroniques joués crescendo. Les cuivres reviennent de plus belle pour se mêler aux percussions et repartir dans de longues et magnifiques improvisations accompagnées par les claviers et la rythmique. Les cloches sonnent de nouveau pour transmettre un message de joie communicative avant que la trompette et le saxophone ne parachèvent le travail presque en sourdine.
Le très beau « The Nomads » est divisé en trois parties : « Dust and Sand », dont la musique primesautière, qui fait une large place à la guitare, aux percussions et aux synthés, est influencée par la musique du Moyen-Orient, « Wisdom », plus majestueux et plus expérimental sous l’impulsion des percussions et du synthé, et « Pray To Heaven », de facture plus classique mais interrompu par les percussions et les chants féminins inspirés de la musique arabe, avant de céder la place au thème musical initial.
Introduit par les guitares et les percussions musclées, « Angel’s Alarm » fait place au rythme martelé par le batteur vedette, relayé par les guitares dont l’intervention est interrompue par des bruitages électroniques et des nappes très riches de claviers. Le rythme retombe brusquement pour laisser la place à un thème mélodique très agréable joué aux claviers. Ce sont ensuite les guitares qui partent dans de brillantes improvisations agrémentées de distorsions très recherchées, pour céder la place aux claviers déchaînés jusqu’à la fin.
« God’s Garden » est également divisé en trois parties : « Sabana and Tepuy », expérimental et déroutant, bourré de gimmicks et de bruitages savamment arrangés, relevé par la voix « pemon » de Benedicta Asis, « High and Wild », plus éthéré et introspectif, interrompu par le jeu tonitruant qui semble hors de propos des guitares, et « Back to Beginning », retour aux sources par des percussions déroutantes et par le piano joué de façon surprenante. De nouveau, la voix parcourt le morceau pour mieux le marquer de son empreinte, avant qu’il ne se termine dans la bourrasque.
Assez court, « Wake Up » débute de façon très douce, comme pour marquer l’ère du changement et démarrer une nouvelle vie. Les guitares, les claviers et les cuivres s’unissent pour donner au thème musical une richesse inégalée. La voix de Pedro Castillo se veut intimiste pour terminer dans la douceur.
Très bon album parsemé de nombreuses trouvailles et qui tente d’intégrer les influences diverses pour en faire une œuvre à part entière.
Rappel des titres :
- « The Party Of The Planets »
- « Innocent »
- « YV 005 Fly »
- « Stars Stress »
- « 43 Doors »
- « The Nomads »
- « Angel’s Alarm »
- « God’s Garden »
- « Wake Up »
Pays: VE
Musea Records FGBG 4607.AR
Sortie: 2005/05