SUBWAYS (The) – Young For Eternity
Les membres du groupe The Subways (les chemins souterrains) n’ont vraiment pas de bol. Exhiber un nom pareil après les attentats du 7 et du 21 juillet 2005 à Londres, c’est presque de la provocation. Ils en sont bien conscients et ça n’a rien à voir avec une opération marketing plus que douteuse : ils s’appelaient déjà comme ça avant. Ils n’ont pas de chance, c’est tout.
Ceci dit, Billy Lunn, guitares, chant, Charlotte Cooper, basse, chant, et Josh Morgan, batterie, frère du chanteur/compositeur, sont une véritable source de fraîcheur dans le monde du rock. Moyenne d’âge : 19 ans.
Influencés par Oasis, Nirvana ou les Rolling Stones, leur musique, mélange de punk, de rock et de pop, est variée et basée le plus souvent sur une ligne mélodique très agréable. Ils viennent de faire un carton au Festival de Glastonbury et ont été la révélation du Festival de Dour.
« I Want To Hear What You Have Got To Say » débute comme un morceau bien sage mais brutalement, ça ressemble à Nirvana, en plus énergique encore, avec des riffs de guitare dévastateurs. La rage, quoi. Guitare omniprésente aussi sur « Holiday », qui est de la même veine, avec la voix bien posée de Billy Lunn, bien soutenue par les backing vocals de la douce Charlotte (Qu’est-ce qu’il en sait, lui, si elle est douce ?).
« Rock & Roll Queen » est aussi un titre énergique et plein de rage sorti en single. La voix de Billy Lunn s’énerve de plus belle et ses riffs de guitare se mettent au diapason. Dément, il n’y a pas d’autre mot. A l’opposé, « Mary » est une petite récréation pop pleine de fantaisie, avec une basse prédominante et une guitare acoustique jouée avec beaucoup d’à-propos. Le chant de Billy Lunn pourrait être plus assuré mais il a déjà une personnalité bien affirmée et un sens de la mélodie rare. De plus, il ne manque pas de punch. Excellent titre.
« Young For Eternity » est un hymne à la jeunesse par son énergie contagieuse et sa violence communicative à peine voilée. La ligne de basse est très bien adaptée au propos. Cela fait beaucoup de qualités pour un premier album. « Lines Of Light » est une ballade au tempo lent qui fait la part belle à la guitare acoustique que relaye la guitare électrique pour lui donner une allure plus rock vers la fin.
Le single « Oh Yeah » renoue avec l’agressivité et la violence, avec une batterie déchaînée. Les voix alternées sur fond de rythme convulsif sont un hommage à Graham Coxon ou à des groupes comme The Datsuns et The Von Bondies, avec qui ils ont déjà tourné, mais avec une mélodie agréable. Pas moyen de rester en place après ça. Remarquable, ni plus ni moins.
« City Pavement » fait aussi partie des morceaux plus musclés, avec un début à la « Helter Skelter » (The Beatles, album « White », 1968). Le thème répétitif joué à la guitare vous prend à la gorge pour ne plus vous lâcher et le batteur ne vous laisse pas respirer. Waaaooouuww.
Magnifique mélodie pour « No Goodbyes », où la guitare acoustique tient parfaitement son rôle. On va l’entendre souvent, ce morceau, c’est sûr. Les harmonies vocales sont de toute beauté et le rythme irrésistible. Remarquable, vraiment. Le meilleur de l’album.
L’intro de « With You » est de nouveau du style « Helter Skelter » au début, par sa rapidité d’exécution et sa violence latente. L’énergie du groupe, presque omniprésente sur cet album, s’en accommode fort bien. « She Sun » est une ballade jouée à la guitare acoustique et au piano, la rythmique ne faisant de la figuration que pour marquer le tempo. De nouveau, on remarque la qualité de la composition de Billy Lunn.
Sur « Somewhere », le rythme est plus martelé mais avec des variantes hard et des harmonies vocales imparables. De nouveau, la guitare acoustique tient une place prépondérante, vite relayée par la guitare électrique. La fin est digne de certains morceaux des Stones, avec une profusion d’instruments joués simultanément, mais avec des harmonies vocales en plus.
Ils viennent au Pukkelpop Festival de Hasselt le 18 août. Je profiterai de la maladie du chanteur pour interviewer la bassiste en tête à tête. Elle doit avoir inventé le mot sexy en enfilant ses chaussures (voir le site du groupe). Et elle n’a que dix-huit printemps ! Où j’en étais, moi ? Qu’est-ce qu’ils sont ternes, les deux mecs !
Mais revenons sur terre. See you later, mignonne. Quand vous la verrez, vous comprendrez. A côté d’elle, Karen O n’a qu’à aller se rhabiller sans se trébucher. Cette dernière remarque est un clin d’oeil à ceux qui me lisent régulièrement. Ils comprendront. Fin d’une longue digression sous forme de rêve éveillé. Mille excuses, je n’ai pas pu résister ! Le démon de minuit et les vacances, sans doute.
Pour un coup d’essai, cet opus est un coup de maître. Excellent album coup de poing ! Décidément, le rock anglais sort la tête de l’eau. S’ils confirment et restent ensemble, The Subways sont de futurs grands.
Pays: GB
City Pavement / Infectious Records / Warner 2564 62519-2
Sortie: 2005/07/08
Bordel, je suis amoureux de ce groupe, autant que de la bassiste… Je crois que c’est vraiment pas loin d’être le groupe parfait!