HELDON – Electronique Guerilla / Allez-Teia
Note Préliminaire : Ceci est une (tentative infructueuse de) chronique de rééditions format CD et LP, par le label allemand Bureau B, des albums « Electronique Guerilla (Heldon I) » et « Allez-Teia (Heldon II) » enregistrés respectivement en 1974 et 1975 par groupe Heldon. Ces deux albums font l’objet de rééditions séparées. Il ne s’agit pas d’un double album.
Le guitariste/joueur de synthétiseurs français Richard Pinhas est, sans conteste, l’un des pionniers de la musique électronique/industrielle. Philosophe de formation (NDR : il a, entre autres, étudié à la Sorbonne et publié un ouvrage intitulé Les Larmes de Nietzsche (Flammarion, 2001) tout en menant, en parallèle, une carrière atypique de musicien indépendant. Selon la bio fournie par Bureau B, « Electronique Guerilla (Heldon I) » aurait même été le tout premier album à sortir en autoproduction sur le territoire Français.
En 1974, Heldon était ce que l’on appellerait de nos jours un ‘One Man Band’. Pinhas a enregistré (presque) seul l’intégralité de l’album « Electronique Guerilla (Heldon I) » (à l’exception du titre « Ouais, Marchais, Mieux Qu’en 68 » sur lequel on peut entendre le philosophe Gilles Deleuze (NDR : l’un des mentors de Pinhas) déclamer un texte extrait de la littérature de Friedrich Nietzsche sur un étrange amalgame de guitares, de percussions et d’électronique). Hormis ce titre précis, l’opus présente une musique psychédélique expérimentale, constituée par la fusion de sonorités étranges et spatiales (créée à l’aide d’un synthétiseur analogue EMS Synthi AKS) et de lignes de guitares jouées à l’aide d’une Gibson Les Paul 1954.
Affirmer que moi, Michel Serry, fan décérébré de Hard Rock et Heavy Metal depuis l’aube des années 80, j’ai apprécié au plus haut point ce me mélange d’atmosphères éthérées et de bidouillages électroniques d’un autre âge serait un fieffé mensonge. L’album, cependant, semble avoir reçu accueil inattendu auprès d’un public (averti) d’amateurs de Rock Progressif et instrumental. Des rééditons de la plaque, publiées au cours des années 90 auraient également reçu un accueil très positif aux États-Unis, au Japon et en Europe.
« Allez-Teia (Heldon II) », sorti l’année suivante en autoproduction sur le propre label de Pinhas (Disjuncta) est légèrement différent de son prédécesseur. Pour ce second opus, le philosophe/musicien s’est associé au guitariste/claviériste Georges Grünblatt. Tous deux jouent de la guitare, du Mellotron et du synthé ARP (NDR : l’un des concurrents du célèbre Moog) pour créer un mélange brumeux de d’organique et d’électronique. La musique, très inspirée par celle de King Crimson souffre parfois de l’absence totale de section rythmique et finit par lasser l’amateur de sensations Rock’n’roll véritables.
Psychédélique, mais pas tout à fait transcendante, la musique de Heldon est, plus que jamais, réservée à un public averti.
Electronique Guerilla (1974) :
- Zind (2’20)
- Back To Heldon (8’36)
- Northerland Lady (7’03)
- Ouais, Marchais, Mieux Qu’en 68 (4’26)
- Circulus Vitiosus (8’45)
- Ballade Pour Puig Antich, Révolutionnaire Assasiné en Espagne (2’26)
Allez-Teia (1975) :
- In The Wake Of King Fripp (6’37)
- Aphanisis (2’23)
- Omar Diop Blondin (7’26)
- Moebius (1’53)
- Fluence : a) Continuum Mobile, b) Disjunction Inclusive (12’14)
- S-Mikael Samstag Am Abends (6’18)
- Michel Ettori (4’18)
Le groupe :
- Richard Pinhas : AKS Synth, Guitare Gibson Les Paul, ARP Synthesizer, VCS3 Synthesizer, Meootron Tapel
Pays: FR
Bureau B – BBCD 280 & BBCD 281
Sortie: 2018/03/16 (rééditions 1974 et 1975)