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SOMEDAY JACOB – Everybody knows something good

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A les entendre, on aurait juré que les hommes de Someday Jacob avaient passé leur jeunesse dans le Montana ou parcouru les routes du Tennessee depuis leur plus tendre enfance, tant leur musique est enracinée dans un folk-rock lourdement parfumé d’Americana. Pourtant, il suffit de lire les noms de Jörn Schlüter (chant et guitare), Uli Kringler (guitare et chant), Martin Denzin (batterie et chant) et Manuel Steinhoff (basse et chant) pour se rendre compte que nous avons en fait affaire à d’authentiques fils de Bismarck, plus précisément originaires de Brême.

Il est plaisant de voir que les Allemands ne donnent pas seulement dans le heavy metal pour bûcheron, l’euro-disco crétin ou la musique bavaroise qui donne envie d’envahir la Pologne. Il y en a certains qui ont quand même été touchés par la grâce d’une infinie délicatesse, comme c’est le cas pour Someday Jacob qui signe ici un troisième album « Everybody knows something good ».

En parlant d’album dont le titre commence par « Everybody knows… », on ne résiste pas à la tentation de penser à « Everybody knows this is nowhere » de Neil Young quand on écoute Someday Jacob, tant le style de ce groupe rappelle Neil Young, mais pas seulement. On peut aussi y voir de l’Eagles, du Crosby, Stills, Nash & Young ou du Grandaddy, pour ce côté complètement cool et relax, voire mélancolique.

Avec un chanteur à la voix angélique, Someday Jacob est aussi capable de trousser des chansons intemporelles, qui viennent se figer dans la mémoire et réconforter les âmes tourmentées. « Leaving New York » démarre l’album presque sur une touche de détresse, avec ce chant cassé par la nostalgie, inondé de violons traînants et relevé par un trompette nonchalante. On reste marqué par des évidences comme « Hands of love », touché par les rythmes cahotants de « Slow down », chagriné par le romantisme souffreteux de « Hide within you » ou transporté par les harmonies de « Your medicine ». L’ombre de Neil Young vient nous chatouiller les oreilles sur « Everybody knows something good », à nouveau un titre qui s’imprime de manière évidente dans l’esprit.

La seconde partie d’album continue à frayer dans ces mélodies calmes et romantiques, véritables appels à la contemplation et au vague-à-l’âme. Ici, tout n’est que champs de blé flottant sous le vent, vieux pick-ups rouillés descendant des routes poussiéreuses, cabanes de pêche miteuses posées sur le bord d’une rivière calme, et toujours le cœur qui rêvasse en pensant à l’amour ou au passé perdu. L’album est produit par Ryan Hewitt (Red Hot Chili Peppers, Johnny Cash, Avett Brothers, Angus & Julia Stone), bien entendu à Nashville dans le Tennessee. C’est sans doute pour cette raison que l’album de Someday Jacob est tellement américain dans l’âme. Mais il conserve aussi ce petit esprit européen qui empêche de sombrer totalement dans la naïveté américaine. Et c’est pour cela que cet album est excellent.

Pays: DE
Haldern Pop Recordings
Sortie: 2017/12/08

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