RADIO MOSCOW – New Beginnings
Désormais bien intégré dans le paysage stoner / rétro rock Seventies, Radio Moscow attire toujours l’attention à l’occasion de la sortie de ses albums. En effet, quand on a goûté à des disques comme « Radio Moscow » (2007), « Brain cycles » (2009), « The great escape of Leslie Magnafuzz » (2011) et « Magical dirt« (2014), on ne peut qu’attendre avec impatience la galette suivante.
Le combo de Story City dans l’Iowa respecte toujours la règle des trois ans entre chaque album et nous revient ici avec un « New beginnings » au titre étrange puisqu’il ne constitue aucunement une rupture avec la discographie précédente. On retrouve toujours à la tête du groupe le grand Parker Griggs, guitariste surdoué qui dort avec sa guitare, se douche avec sa guitare, mange avec sa guitare. Je ne sais pas s’il b… avec sa guitare mais il est certain qu’il ne va pas chez le coiffeur avec sa guitare puisque sa tignasse commence à aborder le bas du dos, si l’on en juge par son look sur la pochette de l’album. Il est également toujours accompagné de ses camarades bassiste et batteur Anthony Meier et Paul Marrone, qui ont remplacé Zach Anderson et Cory Berry, partis former Blues Pills en Suède en 2012 à la suite d’un différend entre Berry et Griggs, qui s’est terminé à coups de guitare dans la gueule, au détriment de Parker Griggs qui s’est retrouvé à l’hosto avec quatorze points de suture.
Le vrai redémarrage ici est en fait la nouvelle association qui unit Radio Moscow et le label Century Media, chez qui il vient de signer. Sinon, musicalement, les choses sont toujours bien cadrées. Parker Griggs démontre toujours une capacité de travail inextinguible, alignant du riff et du solo avec le rendement d’un maçon polonais en pleine ère communiste. Le nouvel album « New beginnings » en est d’ailleurs une belle illustration, avec son taux de solos à la minute qui dépasse l’entendement. On se prend du riff sous toutes les coutures, des solos interminables et échevelés, le tout sur des titres épiques lancés à fond de train.
Les choses démarrent sur les chapeaux de roue avec l’ultra-musclé « New beginning », qui enchaîne les contrastes rythmiques et donne le ton pour le reste de l’album. Ca va cavaler sec et faire gicler tous les plans classiques du heavy rock Seventies, avec son lot de poses hendrixiennes (« No one knows where they’ve been »), du gros blues rock à la Mountain (« Last to know »), ses rodomontades de basse (« New skin »), ses attaques d’indiens façon rock sudiste (« Pacing ») ou ses petits moments de recueillement psychédélico-bluesy (« Pick up the pieces »), sans oublier le démentiel final « Dreams » qui met tout par terre pendant près de six minutes, histoire de rappeler au monde ce qu’est un album de Radio Moscow.
Les choses sont toujours aussi impressionnantes point de vue guitare, un peu moins côté voix, l’effet de surprise a disparu mais cet album de Radio Moscow est toujours l’occasion de s’inonder les tympans sous des hectolitres de hard rock Seventies fidèle à la tradition. C’est quand même un plaisir dont il ne faut pas se priver.
Pays: US
Century Media
Sortie: 2017/09/29