ACTING NATURAL – Acting Natural (EP)
Trois jeunes hommes de 22 ans chacun se retrouvent un jour à Tampa, en Floride. James David Maney (basse) est du coin, Jesse Leonard (batterie) est né à New York et Eric Carnevale (guitare et chant) est né à Hartford dans le Connecticut. Les circonstances de leur rencontre ne nous ont pas été exposées mais une chose est sûre : le jour où ces types ont décidés de faire de la musique ensemble sous la bannière de leur groupe Acting Natural, la musique a fait une bonne affaire.
Je parle ici de la musique en général et pas d’un genre de rock en particulier car ce trio d’Acting Natural est tout simplement fédérateur entre les styles et les générations de mélomanes, avec son rock on ne peut plus naturel et sincère. S’ils se sont appelés Acting Natural, c’est que ces trois lascars savaient ce qu’ils faisaient et ce qu’ils étaient.
Y compris dans leur look, que l’on voit sur la pochette de leur premier EP : costards sombres, cravates noires, coupes de cheveux soignées bien qu’un peu longue. Tiens, ça ne nous rappelle pas les Beatles, ça? Justement, il va être question ici des quatre de Liverpool, qui ont exercé une énorme influence sur les jeunots d’Acting Natural. Ce n’est pas pour rien que le bassiste JD Maney tient une Hofner entre les mains sur la pochette intérieure du disque, pendant qu’Eric Carnevale a une guitare Rickenbacker dans les paluches, exactement comme celle de George Harrison.
La première chanson de l’EP se glisse donc dans les boots des Fab Four et atteint un niveau de qualité proche de la perfection, dans la veine du génie compositeur des Beatles. Dès les premières mesures de « The one », on a déjà le refrain en tête, on est emporté par ce rock légèrement garagiste tout en finesse et en clarté, littéralement impeccable. Ce titre a tous les atours d’un hit énorme, bien que ce soit la chanson « Pairadice » qui ait obtenu les faveurs du public américain dans les charts digitaux, avec des intonations plus dansantes à la Red Hot Chili Peppers, époque tardive.
Après un premier morceau de cette trempe, les gens d’Acting Natural sont attendus au tournant, prêts à être portés au sommet de la note maximale si leur EP reste entièrement sur cette ligne. Cependant, il faudra déplorer une petite perte de la flamboyance initiale sur les chansons suivantes, le groupe restant simplement très bon et attachant sur la belle ballade « Nicole », d’une luminescence toute McCartneyenne sur « Early morning », enjôleur sur « Bloom » et remarquablement psychédélico-garage à la Charlatans (ceux des Sixties, pas les Anglais des Nineties) ou à la Buffalo Springfield sur le dernier morceau « Missed the train », deuxième meilleur titre de cette demi-douzaine.
C’est donc une première carte de visite bluffante que ces éphèbes nous glissent sous la porte. Un peu plus de maturation et un détachement progressif de l’ombre des Beatles au profit de l’acquisition d’un style plus personnel feront sans doute d’Acting Natural un groupe de pointe chez la nouvelle génération des rockers du futur.
Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2017/10/27