SCOTT, Beverly Jo – Divine Rebel
« La Divine Rebelle » : dernier album de BJ Scott, divin album ! Jeu de mots facile, j’en conviens… mais pas si anodin que cela…
Il faut remarquer d’entame le son superbe et le travail de mixage académique des studios Red Tape, D.M.P. et de la Rose des Vents.
L’ensemble dégage une impression de force et de fraîcheur mélangées qui font du bien.
J’ai, évidemment, flashé sur « Sublime Guérison », le duo avec Paul Personne, que je n’ai pu m’empêcher d’écouter en premier. Passé l’intro bizarre, on entre dans une ambiance soul-fun qui déride. C’est le genre de chanson disant les choses sans se prendre la tête mais bien. La guitare et les voix essaiment comme un feu d’artifice.
Pour ouvrir l’album, « Pocket Change » cartonne avec élégance. Malgré le gros son, ce titre garde un petit côté gentil et souriant comme un clin d’oeil. J’ai beaucoup aimé « Tennessee Tears » superbe balade animée par la slide de Paul Personne (je jure que ce n’est pas que pour cela…). C’est forcément le genre de chanson dans laquelle BJ Scott ne peut qu’exceller…
« Tolling » et son BJ Beat irrésistible claquent comme cent coups de fouet. Ca donne envie d’écouter la suite : un « Nights In Wight Satin » décalé, chaud et moite qui en fera craquer plus d’un(e) !
Mon entêtement basique ne me porte pas naturellement vers des chansons comme « L’Etrangère » (duo avec Gaelle), d’autant que je n’ai jamais aimé les allusions fidéistes dans les lyrics (et il y en quelques unes dans ce disque). Je reconnais pourtant que le mélange des voix et l’ambiance restent attirants et crédibles.
Que dire de « Dress Tails » que je mets en boucle chaque fois que je peux. C’est sublime !!! Les arrangements, le contenu simple et sensé, cette forme esthétique qui touche les sens et donne de l’air impriment à la voix de BJ Scott une dimension parfaite. C’est ce son là qu’on aime entendre en se réveillant. Je ne sais trop si c’est le déclic pour entrer dedans comme on dit mais les cinq autres titres, chacun pour leur part, élèvent musicalement cet album à la hauteur d’un petit chef d’œuvre.
« Great White Ghost » au rythme irrésistible cache pourtant un sujet grave, celui de l’absence que BJ Scott réussit à rendre léger et supportable, c’est du grand art, un bijou vraiment .
Chacun verra dans « Pagan Paradise » ce qu’il voudra bien voir. Le gimmick intermédiaire un peu surprenant rappelle les racines de BJ Scott et l’idée bien portée (par le rythme chaloupé) que nous sommes un peu trop « païens » ou matérialistes si on préfère, passe d’autant mieux que le refrain est grandiose. Ah ! Là j’avoue qu’elle joue gagnant la Miss !!!
« Lying Still » montre tout le talent vocal de BJ Scott. Sa voix seule vaut le déplacement, sûre, claire et chaude, elle dégage ce parfum d ‘émotion et de sincérité qui donnent du sens à son art, vraiment une grande dame… et le « Believe » qui suit confirme amplement cette impression. J’adore le texte (« je suis fragile comme un rond de fumée »/ « trop peur d’essayer, peur de vouloir ») mais pas trop l’idée (encore !) de la croyance pour la croyance. J’aurais bien aimé qu’elle dise « Believe In You » plutôt.
Finale énorme avec « Little Girls ». Le martèlement d’entrée donne le ton. L’ambiance lourde de ce titre traversé par la voix inquiète et grave de BJ Scott est trop profonde pour n’être pas inspirée par quelque chose de personnel. La voix off impressionnante a des accents pathétiques et ses allusions à l’intégrité du corps de la femme sont sans ambiguïtés. Là j’avoue que je suis un peu scié, faut oser…
Pour rappel, BJ Scott sera chez mon ami Francis Géron, au Spirit of 66 le dimanche 23 mars à 20h00 !!! Qu’on se le dise… et achetez le disque surtout.
Pays: BE
Dixiefrog/Night & Day/DFGCD 8551
Sortie: 2003/02