KEEP DANCING INC – Initial public offering (EP)
Il y a vingt ans, en 1997, on était encore en pleine effervescence rock. Le grunge venait de se péter la gueule mais le néo-métal triomphait avec Korn, le stoner rock commençait à se faire remarquer avec Fu Manchu ou Monster Magnet, le métal cybernétique de Fear Factory ou de Devin Townsend impressionnait, la britop avait encore quelques fleurons à nous envoyer dans les oreilles (The Verve, Supergrass) et c’était la grande bagarre entre le rock et la techno. Il y a vingt ans, en 1997, on pouvait considérer avec satisfaction que la new wave était bien morte et enterrée.
Mais il y a vingt ans, en 1997, naissaient à Paris comme ailleurs une nouvelle génération d’enfants. Et ceux-ci ont désormais vingt ans aujourd’hui. Et il y en a beaucoup d’entre eux qui ont eu l’idée saugrenue d’aller retrouver les traces de cette fameuse new wave qui avait obscurci le soleil brûlant des rockers avec de gros nuages de froideur synthétique, entre 1982 et 1987. Le trio parisien de Keep Dancing Inc fait partie de ces jeunes revivalistes de la new wave, alors qu’ils ont eu la chance de ne pas connaître cette période honnie de l’histoire du rock. Mais comment pourrait-on leur en vouloir? Il faut bien que jeunesse se passe.
D’autant plus que Louis, Charles et Joseph (on ne connaît pas leurs noms de famille) ont réussi à regarder cette période passée avec un œil neuf et sont parvenus à mélanger diverses influences, entre synth pop à la Tears For Fears, cold wave à la Depeche Mode, surf rock ou punk bon teint à la Ultravox. Cet assemblage hétéroclite, ils l’ont baptisé cold zouk, une idée comme une autre, histoire de faire oublier que ce genre avait déjà été défini en détail il y a plus de trente. Après un premier single paru en septembre 2016, Keep Dancing Inc sort un premier EP cinq titres, enregistré à la maison à Paris mais mixé à New York et mastérisé à Londres, excusez du peu. Boîtes à rythme, synthétiseurs, chant angélique et son feutré donnent à ces cinq compositions un clinquant séduisant, invitant à la danse et à la rêverie (« Rhum & ginger magic », « Interested? »). Ça plane dans des atmosphères spatiales très cool (« Life goes on ») et ça envoie du rythme électronique pleins gaz sur le final « How should we feel? », savamment calqué sur l’héritage de Depeche Mode.
Une camionnette de tournée d’un groupe new wave s’était écrasée au fond d’un glacier des Alpes en 1982. Trente-cinq ans après, le glacier a fondu, on a retrouvé les musiciens en état d’hibernation et on les a décongelés. Après s’être dépoussiérés, les types sont repartis rejouer leur musique comme à l’époque. Ce sont peut-être ces trois petits malins de Keep Dancing Inc…
Pays: FR
Un Plan Simple
Sortie: 2017/09/01