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UFOMAMMUT – 8

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Nous retournons sur le front italien pour observer de près le réveil des monstres sacrés de la scène stoner/doom stratosphérique transalpine, à savoir ces toujours inventifs Ufomammut, qui sortent de leur caverne enfumée pour libérer leur dernier né, un petit troll qui ne porte pas un nom mais un numéro, en l’occurrence le 8, bien entendu parce que c’est le huitième album du groupe.

On peut se poser la question de savoir pourquoi Ufomammut a choisi de baptiser son huitième album « 8 » alors qu’il n’a pas baptisé son septième album « 7 » ou son sixième album « 6 ». Tout le monde n’est pas Led Zeppelin ou Chicago. Y a-t-il une signification ésotérique derrière tout ceci? Le chiffre 8 est le symbole de l’argent, de la matérialité et de l’ambition. C’est un chiffre qui, d’après les numérologues, ne supporte pas l’échec. Espérons donc que cet album aura un certain succès, sinon Urlo (chant, basse et synthétiseurs), Poia (guitare et synthétiseurs) ou Vita (batterie) risquent fort de faire mauvaise mine.

Mais justement, nous sommes là pour éviter l’échec et faire de la publicité à Ufomammut, avec nos modestes moyens, en espérant que notre message d’encouragement soit entendu des auditeurs potentiels de cet album. Comme à son habitude, Ufomammut crée ici un album dense, environné de multiples effets de synthétiseurs qui apportent une touche cosmique à l’ensemble. Grâce à une production d’élite, cet album se place dans la lignée des grandes créations d’Ufomammut comme « Ecate » (2015), « Eve«  (2010), « Idolum«  (2008″ ou la paire « ORO, opus primum » et « ORO, opus alter » de 2012.

Les personnes un peu regardantes ou celles qui ne connaissent pas bien l’œuvre d’Ufomammut pourront voir ici des petites tendances à la répétition des thèmes ou des longueurs dans les morceaux. Mais c’est justement le but du jeu. Par cette méthode, Ufomammut choisit délibérément de créer une atmosphère spatiale et mécanique, où les astres et les pièces de machines reviennent toujours à la même position à un moment ou à un autre. Le chant est en retrait, comme étouffé derrière un voile énorme de sons massifs, symbolisant l’étouffement de l’homme devant le gigantisme des éléments.

L’aspect répétitif prend des allures de chamanisme électrique avec l’imposant « Zodiac » et ses plus de neuf minutes, pour aboutir à l’exercice incantatoire de « Fatum » (pas éloigné du style d’Om, le groupe de l’ex-Sleep Al Cisneros). « Prismaze » intervient dans la foulée sans transition et continue ce long carrousel de doom hypnotique capiteux. L’enchaînement continu des morceaux donne à l’album cette impression de longue chevauchée. On tombe sans être prévenu dans les tornades violentes de « Prismaze » avant d’être aplati par les pattes énormes du colosse « Wombdemonium » qui investit l’espace sonore de sa démarche pesante et métronomique. Puis c’est « Psyrcle » qui achève l’épopée dans une atmosphère plus éthérée, presque flottante, où les voix viennent répéter des mélopées mystérieuses sous des couches épaisses de guitare.

C’est donc encore un grand album d’Ufomammut qui nous tombe ici sur le râble. Les Italiens du cosmos maudit ne sont pas prêts de remiser leur vaisseau spatial pirate au garage et ils nous réservent encore et toujours de bien belles surprises. Vivement le « 9 »!

Pays: IT
Supernatural Cat
Sortie: 2017/09/22

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