CRIBS (The) – The New Fellas
Le groupe est toujours formé de Ryan Jarman, guitare, voix, Gary Jarman, basse, voix, et Ross Jarman, batterie. Détail palpitant et même majeur pour l’avenir de la musique, Ryan et Gary sont des jumeaux. Le producteur s’appelle Edwyn Collins, qui tient les claviers et participe aux backing vocals sur certains titres.
Musicalement, The Cribs s’inscrivent dans le sillage des Strokes, qui eux-mêmes puisent leur inspiration dans quelques groupes punks des seventies comme Television, The Stooges ou les New York Dolls, mais aussi, succès oblige, adoptent un peu le style de Franz Ferdinand. Les morceaux sont à la fois courts et percutants. Cette fois, ils font même appel à une section de cuivres.
La première plage, « Hey Scenesters », est sortie en simple et constitue le fer de lance de l’album, le titre qui va les faire un peu mieux connaître en dehors de l’Angleterre. Le climat est plus enjoué et festif que celui de l’album précédent (« The Cribs« ). « I’m Alright Me », le morceau suivant, est aussi plus enjoué, sans être un festival de franche rigolade. Il comporte également des éléments punk dans la façon de concevoir les choses.
Plus saccadé, « Martell » est axé sur la guitare. La philosophie du groupe est simple : pas de prise de tête, on est là pour s’amuser. Pourquoi pas, après tout ? Ils ne sont pas si nombreux à le faire. Très facile à retenir, « Mirror Kissers » est une parodie pop pour une fois très bien chantée, mais le minimalisme punk est toujours de mise.
Moins facile à mémoriser, « We Can No Longer Cheat You » n’a rien d’un single potentiel. C’est un des rares titres plus profonds qui émaillent cet album, plus par besoin d’élargir l’éventail des sujets traités que par une volonté de réflexion. Ryan Jarman joue même de l’accordéon, ainsi que du violon avec son frère jumeau, sur « It Was Only Love », un clin d’œil à 10 CC, autre groupe des seventies. Qui ne se souvient de « I’m Not In Love » (1975) ? Ici, le ton est parodique, bien sûr. On se construit patiemment d’autres références, c’est tout.
« The New Fellas » est un morceau bâti sur une musique simple et festive, comme Franz Ferdinand sait si bien le faire, tout en gardant les caractéristiques propres aux Cribs : peinture de la vie urbaine, philosophie de vie très simple, musique lancinante et harmonies vocales. Même si la partie vocale n’est pas leur point fort, elle est tout à fait convenable sur ce morceau. On retrouve dans « Hello ? Oh… », la voix caractéristique de Ryan Jarman, quelque part entre le sens de l’observation teinté de moralisme de Ray Davies (The Kinks) et le style poseur et sexy de Mick Jagger. But who the hell is Mick Jagger ?
« The Wrong Way To Be » est régi par la batterie de Ross Jarman. Les jumeaux achèvent de créer un climat festif autour du morceau. Pour la partie vocale, « Haunted » est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Il est de toute façon plus faible que les autres titres. « Things Aren’t Gonna Change » débute sur les chapeaux de roue, mais le chant est approximatif. C’est décidément le point faible du groupe, même si c’est un peu meilleur que sur le précédent album. C’est Anthony Rossomando qui joue le solo de trompette.
Malgré quelques faiblesses assez marquées sur le plan vocal, cet album dénote une évolution positive. Sur scène, le groupe est très détendu et très bon. The Cribs seront à Londres le 12 juillet à la Somerset House avec Bloc Party et The Kills et le 14 juillet au Koko. Quel programme ! Les Londoniens sont bien capables de maintenir la programmation malgré les événements mais vérifiez quand même si vous voulez y assister; il est possible que les concerts soient retardés de quelques jours. A signaler aussi, c’est un détail positif de plus, des progrès sur le livret, beaucoup plus informatif que le précédent. Il reprend notamment les paroles. Mais tout cela paraît bien dérisoire …
Pays: GB
Wichita Recordings / V2 VVR 1032792
Sortie: 2005/06/20