WHITE STRIPES (The) – Get Behind Me Satan

Je me souviens quand, il y a 2 ans environ, je me précipitais chez mon disquaire le jour de la sortie d’« Elephant », persuadé que j’allais avoir affaire à un chef d’oeuvre. Celui-ci me regarda d’un air perplexe « White Stripes? Je crois avoir déjà vu leur nom quelque part… », pour me sortir ensuite le premier -et seul dans leurs bacs- album des rayures blanches… Maintenant, « Seven Nation Army » est connu de monsieur-tout-le-monde et aucun disquaire n’oserait me refaire le coup!

Et voilà maintenant « Get Behind Me Satan », le successeur largement attendu d’« Elephant », dans mes mains, immédiatement avalé par ma platine CD… Ouverture grandiose par « Blue Orchid », qu’on a déjà pu largement entendre à la radio depuis plus d’un mois. Le riff limite stoner répété à l’obsession convainc directement, il n’y a certainement pas dû y avoir beaucoup d’hésitation pour le choix du single. La rythmique de Meg est toujours si simple et si carrée voire technoïde, et qu’on aime ou qu’on aime pas, elle est parfaite dans son rôle.

L’album prend ensuite une tournure tout à fait différente dès la chanson « The Nurse ». Exit les guitares saturées de Jack White, place à divers pianos et marimbas qui prendront la place d’honneur tout le reste de l’album durant, à quelques exceptions près. La chanson est limite dérangeante tant la rythmique est inattendue, on dirait qu’un autre groupe essaie de faire concurrence à ce nouveau Jack White qui a oublié sa guitare on ne sait où.

Piano à l’honneur donc pour « My Doorbell » et « Forever For her (It’s Over For Me) » qui suivent, sans néanmoins s’éloigner du style White Stripes. « Little Ghost » est une petite merveille country où les 2 voix superposées de Jack sont tout simplement inoubliables. Le rythme saccadé de « The Denial Twist » le rend très groovy, et les choses se calment complètement avec le chialant « White Moon ».

Les guitares crades reviennent enfin sur « Instinct Blues », démentiel, la bête est à nouveau lâchée! Jack White nous démontre une fois de plus qu’il est un guitariste hors pair… Au tour de Meg de donner quelques conseils aux gars sur « Passive Manipulation », tout ça en 35′ chrono! Guitare acoustique et piano, « Take, Take, Take » balance son refrain totalement hypnotique avant la triste ballade « Ugly As I Seem ».

Pour nous montrer une dernière fois qu’ils n’ont pas définitivement rangé leur fougue et la guitare électrique de Jack, les White Stripes cognent sur « Red Rain ». Clochettes et cris possédés avant de clore l’album tout en finesse avec « I’m Lonely (But Ain’t That Lonely Yet) ». Jack White est décidément un songwriter exemplaire…

A condition de s’habituer aux guitares moins présentes, cet album est un tout bon White Stripes, il ne brille certes pas autant qu’« Elephant », mais il aura au moins le mérite de ne pas engendrer d’insupportables remix techno.

Pays: US
V2 0634904019129
Sortie: 2005/06/07