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JOHNSON, Eric – Bloom

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Né en 1954 à Austin, le Texan Eric Johnson débute très tôt l’étude de la musique et s’oriente vers la guitare dès l’âge de onze ans. Rapidement, il s’intéresse à des guitaristes comme Jimi Hendrix, Wes Montgomery, Jeff Beck, Jerry Reed, Chet Atkins et John McLaughlin.

Malgré son talent évident et vite reconnu dans le milieu, ses débuts se révèlent difficiles et, en plus, la chance ne lui sourit guère. Dans la première moitié des années 1970, il se consacre, entre autres, à Electromagnets, une formation Jazz-Rock, très technique, influencée par le Mahavishnu Orchestra, Return To Forever et Weather Report, qui ne rencontre aucun succès et splitte en 1976. En outre, il se retrouve longuement et stérilement bloqué, par contrat, avec Bill Ham, pourtant efficace producteur de ZZ Top. Tout au long de sa carrière, il rencontrera beaucoup de problèmes avec ses maisons de disques successives. D’ailleurs, son premier album solo, « The Seven Worlds », restera enfermé de très longues années dans les tiroirs et ne paraîtra vraiment qu’en 1998.

Ce n’est qu’à partir de 1985 qu’il trouve une visibilité plus grande dans le public et, plus spécialement, avec ses albums « Tones », en 1986, et « Ah Via Musicom », en 1990, qui rencontrent un succès notoire malgré ses habituels problèmes de distributions. Il sera également plusieurs fois plébiscité comme meilleur guitariste de l’année par « Guitar Player » et sera primé pour certaines de ses compositions.

En tant que musicien de sessions ou en tant qu’invité, il a travaillé avec Cat Stevens, Christopher Cross, Carole King, Steve Morse, Chet Atkins, Van Wilks, … En 1996, il a également brièvement intégré le projet G3 avec deux autres as de la « gratte », Joe Satriani et Steve Vai, qui accouche d’un album plutôt décevant, car bizarre dans sa forme, « G3 : Live in Concert ». En fait, chacun y interprète trois morceaux avec son propre groupe et ils ne se rejoignent que pour trois autres.

Avec ce nouvel album, Eric Johnson nous fait naviguer dans tous ses styles de prédilection : Jazz, Rock, Blues, Country. Chaque fois, il y affiche une aisance et une fluidité impressionnante. En outre, il manie une quantité importante d’instruments prouvant ses compétences musicales, ce qui ne l’a pas empêché d’inviter une pléthore d’autres instrumentistes, dont la plupart le côtoient déjà depuis de nombreuses années, comme, par exemple, les anciens Electromagnets Steve Barber et Bill Maddox. Eric Johnson assure également les vocaux de façon très convaincante sur les quelques titres qui en contiennent, dans un genre et des intonations évoquant Joe Satriani et Mike Tramp, plus particulièrement.

Voici les titres (59’08) :

  1. « Bloom » (3’10)
  2. « Summer Jam » (2’11)
  3. « My Back Pages » (Bob Dylan) (3’47)
  4. « Good to Me » (4’31)
  5. « Columbia » (2’22)
  6. « 12 to 12 Vibe » (2’21)
  7. « Sea Secret » (1’57)
  8. « Sad Legacy » (4’06)
  9. « From my Heart » (7’27)
  10. « Cruise the Nile » (2’13)
  11. « Tribute to Jerry Reed » (2’27)
  12. « Your Sweet Eyes » (6’08)
  13. « Hesitant » (6’28)
  14. « Sunnaround You » (3’07)
  15. « Magnetized » (3’21)
  16. « Ciel » (3’26)

Ces seize plages sont réparties en trois chapitres : le premier s’intitule « Prelude » (de 1 à 6), le second « Courante » (7 à 12), le dernier « Allemande » (13 à 16). Excepté la troisième plage, toutes ont été composées par Eric Johnson.

Voici les participants :

  • Eric Johnson : Guitares, basse, sitar, piano, synthétiseurs, lap steel, percussions & chants
  • Chris Maresh : Basse (3, 5, 8, 9, 10, 12, 15)
  • Roscoe Beck : Basse (11, 13, 14)
  • Tony Phillips : Batterie & Basse (4), Synthétiseurs (5, 8, 10)
  • Tommy Taylor : Batterie (2, 5, 12), Percussions (3)
  • Tom Brechtlein : Batterie (6, 11, 13, 14)
  • Bill Maddox : Batterie (3, 8, 12, 15), Drum Loops (10)
  • Tal Bergman : Batterie (1)
  • Barry Smith : Batterie (9)
  • Steve Barber : Vocaux additionnels (10), Piano (13), Synthétiseurs (14)
  • Richard Mullen : Drum Programming (12)
  • James Fenner : Percussions (5, 6, 9)
  • Tom Burritt : Percussions (10)
  • Brad Evilsizer : Percussions (12)
  • Adrian Legg : Guitare solo (11)
  • Salvatore Banzai La Rocco : Harmonica (4)
  • Jody Lazo : Vocaux (10)
  • Shawn Colvin : Vocaux (12)
  • Rich Harney : Piano (13)
  • Lisa Tingle : Chœurs (14)

Les six pièces de « Prelude » sont de petites merveilles. Le rythme est généralement rapide et carré ; les guitares se révèlent précises, acérées et nerveuses ; elles rappellent fortement Joe Satriani, parfois Steve Morse, sur « Bloom » et « Columbia », et parfois également, un autre Texan trop peu connu, Van Wilks, sur « Good To Me ». La composition de Bob Dylan, « My Back Pages », est emmenée, à la hussarde, à la Satriani.

Le second chapitre, « Courante », se démarque du précédent par son côté plus axé sur la quiétude et la mélodie. La cassure est nette et immédiate avec le délicat « Sea Secret », interprété seul par Eric Johnson à la guitare acoustique et à la « lap steel ». Cette partie comprend également deux pièces de haut vol, à l’énorme intensité, chantée sublimement : le velouté « Sad Legacy » suivi du coulé et languissant « From my Heart ». Outre le chant, on admire l’impeccable mise en place des guitares, les petites touches de claviers, les percussions, la basse bien léchée, … La suite s’avère tout aussi somptueuse et originale avec l’utilisation du sitar dans l’instrumental « Cruise the Nil ». « Your Sweet Eyes » marque moins et termine ce chapitre. Celui-ci avait été un peu abruptement interrompu par un pur Country, ultra classique, « Tribute to Jerry Reed », dans lequel Adrian Legg s’était chargé des solos.

« Allemande », la dernière partie, commence par un Jazz ultra cool, bourré de feeling, « Hesitant », avec deux pianistes acoustiques et une guitare racée. Belle partie de contrebasse de Roscoe Beck. « Sunnaround You » mêle agréablement le Jazz de la pièce précédente et les ambiances de « Courante ». J’ai adoré « Magnetized », une superbe fusion Jazz-Rock, bien foutue, saccadée, plus proche de Frank Gambale. « Ciel », une gourmandise à la guitare classique, doucement nappée de piano, clôture l’album.

En résumé, un album remarquable qui étale le talent multiforme d’un artiste complet trop peu connu de ce côté de l’Atlantique. A ne pas rater !

Pays: US
Favorite Nations FN2510-2
Sortie: 2005/06/14

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