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LOW FLYING HAWKS – Genkaku

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Low Flying Hawks est un mystérieux duo originaire du Texas et composé d’AAL (guitare et chant) et EHA (guitare et chant). Toutes les agences de détectives de la région n’ont jamais trouvé qui se cachait réellement derrière ces patronymes siglés qui font davantage penser à des noms d’agences européennes pour l’énergie nucléaire qu’à des noms d’artistes. Toujours est-il que du nucléaire, il va quand même en être un peu question ici puisque nos bonshommes se laissent volontiers aller à un doom metal et sludge bien gras, dépressif et capable de faire trembler quelques plaques tectoniques.

La discographie du duo (« Kōfuku », 2016, « Genkaku », 2017) serait assez passe-partout dans le genre si Low Flying Hawks ne s’était pas distingué par quelques invités de prestige qui sont présents sur les deux albums. En effet, il faut aussi compter sur le mythique batteur Dale Crover (Melvins) et le non moins mythique bassiste Trevor Dunn (Mr Bungle) pour compléter cette formation qui revêt soudain un grand intérêt.

Ces deux gaillards étaient déjà dans le coup sur le premier album, dont le titre japonais signifie reddition. L’album avait été produit par Toshi Kasai au studio Sound Of Sirens à Los Angeles et il proposait un doom metal funéraire aggravé d’ondes de choc psychédéliques et de chaos post-rock. Ralenti au maximum, il engluait l’auditeur dans un marécage poisseux où les vers de vase étaient eux-mêmes gavés de valium. Profondément neurasthénique et pessimiste (« Now, apocalypse », « Destruction complete »), il proposait 51 minutes d’énormité sonore sur des morceaux flirtant facilement avec les sept minutes et convoquant le souvenir de groupes comme Belzebong, Isis, Pelican ou Flower Kings (pour le côté plus onirique).

Avec « Genkaku » (hallucination), on prend les mêmes et on recommence. Toshi Kasai produit l’album au studio Sound of Sirens, Dale Crover et Trevor Dunn sont de retour mais ils ont aussi apporté leur complice Buzz Osborne, leadeur des Melvins, qui vient chanter sur deux titres. On retrouve aussi ces morceaux pachydermiques où des mammouths obèses viennent s’affaler mollement sur vos tympans avec une lenteur d’escargot anémique. Par rapport à l’album précédent, on pourrait juste chercher quelques noises et penser que ce nouveau disque a légèrement moins d’âme que le premier, qu’il est plus mécanique et moins sensible. Mais ceci n’ôte rien aux qualités intrinsèques de « Genkaku » qui est quand même capable d’évoquer des sensations impressionnantes avec la puissance de sa production, sa lenteur princière et sa grâce tellurique. De cette masse se dégagent particulièrement les titres les plus longs (« Smile », « Twilight ») et surtout un « Space wizard » joué dans la grande tradition de Black Sabbath avec un Buzz Osborne essayant – avec succès – de copier son quasi-homonyme Ozzy Osbourne.

La pochette n’est pas sans rappeler certaines couvertures d’albums de Sunn O))), qui sont aussi une influence évidente chez les hommes de Low Flying Hawks. Cet opus trouvera l’assentiment de tout fan de doom et sludge metal normalement constitué. Il pourrait même être une sorte de mètre-étalon servant à mesurer les qualités du genre.

Pays: US
Magnetic Eye Records
Sortie: 2017/08/25

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