DIALETO – Bartok In Rock
Retour de cet étrange formation brésilienne, qui jongle sur le fil de la fusion et de l’expérimentation sonore, à la manière d’un certain King Crimson. D’autant plus qu’un membre de la formation légendaire anglaise est d’ailleurs présent pour la première composition, en la personne de David Cross au violon fou ! Pour le reste on garde depuis le précédent album Nelson Coelho (guitare) ici accompagné de Gabriel Costa (basse) et de Fred Barley (batterie). Les compositions sont en fait des arrangements musicaux au départ des œuvres du pianiste/compositeur hongrois Bela Bartók, voilà donc un bien étrange challenge que devrait en toute logique relever notre équipe de fous furieux de fusion.
Un étrange mélange de rock-fusion et de musique traditionnelle des Balkans (vu le créateur originel des musiques) sert ici de mise en bouche, avec effectivement un David Cross plus qu’inspiré qui virevolte littéralement sur les cordes de son violon. Le reste de l’équipe maintenant un rock soutenu, l’ensemble garde manifestement la ligne directrice du concept Dialeto, un rock instrumental et quelque peu expérimental. Le niveau technique reste lui-aussi fidèle aux précédents albums, avec des sons de guitare et de basse très bien placés ici accompagnés d’une batterie plus que fougueuse.
Autant dire que les démonstrations techniques s’enchainent pour ne faire qu’un, tel une jam-session produite par un trio de musiciens expérimentés qui évolue dans un univers fait de progressif et de blues. « An Evening In The Village » en est un bel exemple avec une intro expérimentale d’ambiance qui évolue vers un rock un peu vintage pour finalement revenir à des expériences soniques troublantes !
« Roumanian Folk Dance » qui se décline en 6 parties, offre effectivement une sorte de long folk-rock teinté psyché et prog qui montre encore la grande dextérité des musiciens en présence. On ressent au niveau de la guitare le fantôme de Santana, pour le reste plusieurs grands groupes de légende me reviennent en mémoire comme King Crimson bien sûr, Deep Purple ou Soft Machine car on sent à chaque instant l’empreinte des seventies. Mais n’oublions pas les passages purement expérimentaux qui nous plongent aussi dans un psychédélisme parfois déroutant.
Dialeto continue son parcours technique sans faute, montrant à notre auditoire un niveau pointu qui touche de près les grands techniciens des années 70 comme Jimi Hendrix, Jeff Beck, Keith Moon ou Tony Levin pour ne citer qu’eux. C’est un peu comme si une partie de cette fougueuse époque nous revenait (idem pour le rendu des concerts d’antan), à déguster à nouveau pour tous les puristes !
– Dialeto Le Bandcamp de l’album
Pays: BR/GB
Chromatic Music/Moonjune Records CMCD 001
Sortie: 2017/05/25