CHEER ACCIDENT – Putting Off Death
Une nouvelle fois le label Cuneiform nous fait découvrir ou redécouvrir une formation qui a derrière-elle une déjà longue carrière, Cheer-Accident a donc une similitude évidente avec un autre groupe américain Miriodor qui lui-aussi vient récemment de faire surface au sein de notre rédaction. Cheer-Accident sévit depuis 1981 avec un premier album en 1986, pour finalement être produit sur Cuneiform, et ce, pour les trois derniers albums (2009, 2011 et le petit dernier de cette année). Trois anciens membres sont encore présents aujourd’hui dont Thymne Jones l’un des membres fondateurs de 1981 qui s’occupe encore à l’heure actuelle d’un grand nombre d’instruments (batterie, piano, claviers, trompette, guitares, Moog sans oublier le chant).
On compte aussi sur la présence de Jeff Libersher (guitare, trompette, claviers et chant) et de Dante Kester (basse et claviers) tous deux membres depuis plusieurs années, mais aussi sur la présence de près de 11 autres musiciens (instruments à vent ou les cuivres selon le vocable) ou chanteuses. Une sacré équipe pour offrir dans un premier temps une ballade façon Beatles (seconde période) vu la similitude au niveau du piano et de la voix. Un piano plus léger embraye la seconde composition, qui garde toujours un côté ballade avec un petit vent de légèreté.
Changement de style ensuite avec des sonorités de synthés qui nous embarquent vers quelque chose de plus progressif voir futuriste tout en gardant un arrière-goût vintage ! L’esprit Beatles reste omniprésent tout en s’ouvrant vers des influences comme King Crimson ou Can, sans oublier des pincées jazzy grâce à l’intervention de la trompette. Une guitare acoustique et un violon complètent alors un morceau kaléidoscope qui détonne, mais finalement rien d’étonnant puisque l’on poursuit sur des sonorités toujours étranges et futuristes. Des chœurs décalés et donc une musique décalée créent finalement une seconde similitude avec le groupe Miriodor, se rapprochant également du travail d’un Gong ou d’un Soft Machine.
Plus proche de la fusion-progressive depuis la troisième composition, on part tout azimut vers des sons bizarres à travers un labyrinthe expérimentale, une sorte de laboratoire des sons où le xylophone rencontre le saxophone et le tuba. Une joyeuse cacophonie malgré-tout posée où s’introduit un chant et des chœurs raisonnés, rendant le tout accessible. Nouveau revirement puisque le groupe nous emmène alors vers un pop-rock quelque peu disco voir funky, une preuve de plus que la formation jongle avec nos oreilles, et ce, sans jamais être déplaisante !
On termine cet étrange voyage par un morceau semble-t-il plus posé marquant le retour de la ballade des débuts, avec d’ailleurs un beau travail au piano porté par les cymbales et un chant clair. La trompette fait encore une incursion, ici accompagnée d’une superbe mélodie de saxophone, mais c’est les sonorités d’un vieux piano qui marque la fin de cet album hors-normes. Cheer-Accident nous offre ici une sorte de post-progressif, mélangeant fusion, jazz, pop voir funk et autres courants si affinité grâce à une orchestration multi-couleurs et un travail vocal haut-perché surtout au niveau des chœurs. Tentez le coup …
– Cheer-Accident Le Facebook
Pays: US
CUNEIFORM records
Sortie: 2017/05/12