MACHINE MASS – Plays Hendrix
Où nous voyons revenir l’excellent combo jazz-rock Machine Mass, toujours animé par l’imaginatif Michel Delville et qui nous avait déjà piégé les conduits auditifs avec son précédent album « Inti« . Nous avions déjà eu le loisir de dispenser des louanges diverses et variées au sujet de cette formation dont les membres entretiennent de multiples ramifications dans le jazz-rock belge, comme The Wrong Object, Univers Zero ou douBt. Aujourd’hui, on retrouve Michel Delville avec un concept qui peut sembler simple, voire facile de prime abord : un album de reprises de Jimi Hendrix.
Effectivement, reprendre Hendrix, tout le monde l’a fait, en plus ou moins bien. Mais ici, c’est Michel Delville qui revisite l’œuvre du gaucher de Seattle, ça ne va donc pas être si simpliste que ça. D’abord, Michel Delville a recruté pour cette opération le batteur Tony Bianco (déjà présent dans des albums précédents de Machine Mass) et le claviériste Anthony Guenet, Delville se chargeant de tout ce qui est guitare, effets électroniques et quelques claviers. Ensuite, Michel Delville et ses sbires vont imprimer à l’œuvre hendrixienne un lourd parfum de jazz-rock expérimental, ce qui va donner tout son sel à cet exercice de reprises.
Il va falloir se creuser un peu la cervelle avec une bêche pour reconnaître de prime abord des classiques comme « Third stone from the Sun », « Purple haze », « Little wing », « Spanish castle magic », « Fire », « Voodoo chile », « Burning of the midnight lamp », « You got me floatin' » ou « The wind cries Mary ». On vous a mis ici la liste complète pour vous faire une idée de l’ensemble, qui recèle quand même des choses célèbres mais pas toujours forcément connues de tout le monde. Là où le disque va prendre sa plus-value, c’est par son côté purement instrumental qui ne cherche pas à minimiser l’œuvre parolière d’Hendrix mais qui souligne à nouveau la musicalité absolue de ses chansons.
Et comme les musiciens de Machine Mass sont loin d’être manchots à la guitare, aux claviers ou à la batterie, on se déguste ici de la gastronomie musicale pointue et aventureuse, qui brille sur de longs passages comme « Third stone from the Sun », « Fire », un « Voodoo chile » complètement revu et corrigé en mode électro ou un « You got me floatin' » de près de onze minutes.
Idéal pour les amateurs de blind test, d’Hendrix ou de guitare savante, cet album de reprises n’est pas un disque de reprises de plus, c’est la démonstration qu’on parlera encore de Jimi Hendrix dans cent ans.
Pays: BE
Moonjune Records
Sortie: 2017/07/02