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LANIAKEA – At The Heart Of The Tree

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Le death atmosphérique n’est pas forcément mon truc… Mais quand j’ai croisé Laniakea sur Bandcamp, j’ai eu envie d’en parler.

Voilà un petit groupe avignonnais qui a sorti un album autoproduit qui tire fort bien son épingle du jeu.

Alors, oui, c’était en 2015 et il m’a fallu deux ans pour tomber dessus, mais c’était l’occasion de mettre en avant un groupe qui fait du métal par passion, qui doit tourner sur de petites scènes et qu’on a envie d’encourager. Bref, j’avais envie de vous parler d’un des acteurs de cette scène métal française très dynamique (pour un pays dont le métal n’a jamais été la spécialité).

Bon, d’accord, il reste Les Enfoirés, Cali et des chanteurs aphones et prétentieux, mais soyons positifs, un jour le métal règnera sans partage sur l’Hexagone. J’en viens au fait. Ou presque.

« Laniakea » signifie « paradis incommensurable » en hawaïen (je ne parle pas hawaïen, mais j’ai consulté Wikipédia). C’est le superamas galactique auquel appartient notre galaxie. Tout ce joyeux monde fonce à toute vitesse vers le Grand Attracteur, masse gigantesque qui finira bien, je suppose, par nous aspirer, nous engloutir, nous réduire en bouillie et, par-là, proposer une solution identique et cohérente à la question de la régionalisation de l’enseignement en Région bruxelloise, à l’arnaque des dates-valeurs bancaires et à la carrière de Francis Cabrel.

Faut-il voir ici un lien quelconque avec la prophétie d’une France acquise au métal ? Je n’en sais rien, mais ça m’étonnerait que ce soit une coïncidence.

Le groupe, dans un album fort bien produit, propose un son caverneux avec tout ce qu’il faut de grosse caisse, de basse gutturale et de chant sombre et profond. Il martèle des rythmes haletants, sautant brusquement du marteau-burineur à la foreuse à percussion, en passant par la masse de 5 kg. Le groupe est parfaitement réglé et enchaîne le tout sans effort apparent. Il est à cet égard remarquable que Laniakea échappe à la malédiction du brouillon qui veut que, plus un groupe change de rythme pour montrer que son batteur a des biscotos de béton et son bassiste une nuque de titane, plus il risque de sombrer dans le n’importe quoi et la confusion. Rien de cela ici, mais au contraire une progression claire, presque évidente, des morceaux.

Ce death ne serait pas atmosphérique s’il n’était pas sous-tendu par des moments de rêverie. C’est, bien entendu, la rêverie de l’envol, ce moment où tout se suspend…

Mais l’auditeur de Laniakea n’est pas aérostier ou mouette, s’il s’élève, c’est pour retomber plus lourdement au sol. C’est le petit jeu du death atmosphérique : vous montrer que le ciel est libre et qu’y planent des oiseaux, tout en vous rappelant qu’avec l’enclume attachée à votre cheville, il est peu probable que vous parveniez à les rejoindre. Bien entendu, la réussite de l’album tient à son unité. Non seulement, nos amis Avignonnais ne tombent pas dans le portnawak, mais en plus, ils parviennent à faire dialoguer harmonieusement lourdeur et légèreté.

Laniakea, c’est du bon travail, une vraie sincérité, du talent et du travail. Un groupe qu’on espère croiser au détour d’un petit festival ou d’une première partie, histoire de voir ce qu’ils ont dans le ventre sur scène.

Musiciens :

  • Lorenzo Vanossi : basse
  • Clément Bodin : chant, guitare
  • Thomas Crémier : batterie
  • Charles Férec : chant, guitare

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2015/10/21

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