KARMA ZERO – Monsters

De Nantes nous arrive ce jeune groupe Karma Zero, qui pratique depuis le début des années 10 un costaud mélange de metalcore et de deathcore. Le monde civilisé leur doit déjà les EPs « Karma Zero » (2010), « Architecture of a lie » (2012) et « Midnight » (2015), ainsi que quelques vidéos malignes sur YouTube. Les hommes de Karma Zero reviennent aujourd’hui avec un album complet, « Monsters » qui, on s’en doute, va parler de monstres.

Mais pas n’importe lesquels. Karma Zero a en effet mis au point un album concept tournant autour des monstres des films d’horreur classiques, ceux qui ont enchanté les ciné-clubs des années 40 ou les drive-in des années 50. La maison Dooweet Agency qui fait la promotion de l’album nous indique que ce disque est basé sur l’univers des films d’horreur classiques de la Hammer, avec des références à Frankenstein, Dracula ou le loup-garou. Certes, ces mignons personnages ont été illustrés dans des films de la compagnie anglaise Hammer dans les années 60 mais les références qui sont citées sous chaque titre de l’album « Monsters » renvoient plutôt aux films de la compagnie Universal des années 30 et 40. On parle ici de la momie (sur « Buried alive ») de la fiancée de Frankenstein (sur « Monsters »), l’homme invisible (sur « Almost human »), la créature du lac noir (sur « Swamp things »), la maison de Dracula (sur « Horror film »), le loup-garou de Londres (sur « Beware the moonlight ») et enfin Frankenstein sur (« Modern Prometheus »). Je ne vous apprendrai rien en vous rappelant que la plupart de ces films ont été réalisés par James Whale ou par Jack Arnold pour le compte de la Universal. La Hammer (avec Terence Fisher mettant en scène Christopher Lee, Oliver Reed ou Peter Cushing) ne réanimera ces monstres qu’à la fin des années 50, avec le succès mythique que l’on sait.

Ca fait du bien de parler un peu de cinéma parce que côté musique, ça ne va pas forcément être le grand frisson. Karma Zero pratique un metalcore heureusement sauvé par de larges doses de deathcore mais tout cela a déjà été entendu. Néanmoins, ceci ne dispense pas de se dilater les cervicales avec quelques titres percutants comme « Trapped », « Almost human » ou « Beware the moonlight » qui envoient du décibel et de l’hyper-rapidité tous azimuts. Le groupe sait aussi attirer l’attention avec une reprise du « Blind » de Korn, dans une version plus énervée mais pertinente.

Karma Zero passe donc l’examen avec succès, tant grâce à sa culture cinématographique que par son respect pour les grands anciens du nu-metal. Allez, on lui met quelques points de plus pour son apport musical personnel car il ne se débrouille pas si mal que ça dans le genre qu’il défend. Des projets pour le prochain album ? Pourquoi pas les films d’invasion martienne des Fifties ou les films de zombies de George Romero ? Les paris sont ouverts.

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2017/04/27