CD/DVDChroniques

DEEP PURPLE – Infinite

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Il y a quarante-neuf ans, en avril 1968, un petit groupe anglais du nom des Roundabouts décidait de changer de nom et de s’appeler Deep Purple. La suite, on la connaît : le groupe de Ritchie Blackmore puis d’Ian Gillan devient l’un des plus grands groupes de l’histoire du hard rock. Aujourd’hui, après près d’un demi-siècle d’activité glorieuse, il est question pour Deep Purple de raccrocher les gants au vestiaire et de couler une retraite bien méritée. C’est ce que l’on peut deviner à l’annonce de leur grosse tournée mondiale qui est appelé The long goodbye.

Certes, cela fait un petit pincement au cœur d’envisager le retrait – encore un – d’un groupe phare des années 1970 mais à l’écoute du dernier album du combo anglais, on est en droit de conclure que Gillan, Glover et compagnie ne se retirent pas sur la pointe des pieds.

En effet, « Infinite », nouvelle galette du Pourpre Profond, est plus cohérente que jamais dans la perfection musicale, assurée dans le décibel et impériale dans la composition efficace et habile. Au fur et à mesure que l’on entre dans les neuf chansons de ce nouvel album, toutes les lumières passent successivement au vert. Ian Gillan a une voix formidablement juste et toujours perçante malgré ses 71 printemps. Le travail aux claviers, signé Don Airey, tient tout simplement de la performance miraculeuse. La batterie, toujours tenue par l’indéboulonnable Ian Paice (seul membre original ayant figuré sur les huit configurations différentes de Deep Purple) tient de l’ordre du phénoménal. Puis, c’est Steve Morse qui vient extraire de son manche des solos souverains. Et la production est rien moins que luxueuse mais elle a une excuse : elle est assurée par la légendaire Bob Ezrin (Alice Cooper, Kiss, Lou Reed, Pink Floyd, Peter Gabriel…).

Point de vue compos, Deep Purple est allé puiser dans ses réserves de quoi illustrer un album que l’audace analytique nous poussera à placer parmi les quatre ou cinq meilleurs du groupe. Depuis l’âge d’or des années 1970-73, le groupe n’avait pas sonné aussi carré et classieux. Il semble que les vénérables musiciens se soient mis dans la tête que, devant sans doute sortir ici leur ultime album, il fallait marquer le coup. Et l’affaire réussit pleinement avec ce disque équilibré qui allie force d’exécution (« Time for bedlam », « Hip boots », « One night in Vegas ») et science affutée des constructions complexes et efficaces (« All I got is you », « The surprising », « Birds of prey »). Et pour terminer sur une bonne impression, les gens de Deep Purple évitent de faire du remplissage avec un titre original qui serait peut-être celui de trop mais se rabattent sur de la valeur sûre avec une reprise bluesy à tout casser du « Roadhouse blues » des Doors. Quand on se souvient que la première chanson du premier album du Pourpre en 1968 était aussi une reprise (« Hush », de Billy Joe Royal), c’est un peu une boucle historique de grande envergure qui est bouclée ici.

Avec un album de cette trempe, chers musiciens de Deep Purple, vous pouvez partir tranquilles pour faire vos longs adieux. Le plus longtemps possible, s’il vous plaît.

Pays: GB
Ear Music
Sortie: 2017/04/07

Laisser un commentaire

Music In Belgium