BEYOND THE LABYRINTH – The Art Of Resilience
Que Beyond The Labyrinth (et donc Geert Fieuw, son guitariste / compositeur / leader incontesté) soit capable d’écrire de superbes chansons a toujours été une évidence pour la rédaction de Music In Belgium. Lorsqu’il régnait encore en maitre sur notre site, Jean-Pierre Lhoir, ne tarissait pas d’éloges au sujet des trois premiers opus de la formation Hard Rock Mélodique/Progressif brabançonne (« Signs« [2005], « Castles In The Sand« [2008] et « Chapter III – The Stories« [2011]) et il lui prédisait, sinon un avenir radieux, du moins une signature sur un label important et une reconnaissance internationale. Malheureusement, nous ne sommes pas en Amérique, en Allemagne ou en Suède et chez nous, le talent n’ouvre pas forcément les portes.
Six longues années on été nécessaires pour que le groupe puisse (enfin) passer ‘au delà du labyrinthe’ qu’est devenu le ‘music business’ et finaliser son nouvel opus « The Art Of Resilience ». Outre Maestro Fieuw à la direction musicale et à la six cordes et l’indéboulonnable Michel Lodder derrière les fûts, Beyond The Labyrinth est aujourd’hui constitué de Sjoerd Bruyneel aux claviers et Dominic Heynderickx à la basse. Afin de donner vie à ses nouvelles compositions, le quatuor a recruté une redoutable horde de vocalistes belges et étrangers et a invité quelques amis musiciens à exprimer leur art.
Confondre « The Art Of Resilience » avec le commun des ‘ambitieux projets all-stars’ qui ont inondé le marché du disque au cours des dernières années serait une grossière erreur. À la méthode qui consiste (souvent) à cacher un léger manque d’inspiration derrière un onéreux sticker listant les noms des plus célèbres mercenaires du marché, Beyond The Labyrinth à préféré une intéressante alternative : celle d’aller chercher ses invités parmi ses proches et ses amis de longue date et de mettre leur talent en avant, quitte à les faire sortir de leur zone de confort.
Ainsi l’album s’ouvre t’il sur « The Set Up (Innocence Presumed) » et la superbe prestation de Josey Hindrix (NDR : le vocaliste d’Ostrogoth) qui s’éloigne ici des rivages du Heavy Metal pur et dur pour aborder avec finesse un registre beaucoup plus mélodique (qui rappelle un peu le style de Nick Barrett de Pendragon) sur un titre entrainant aux sonorités Classic Rock. Superbe également, mais surtout générateur de nostalgie intense, ce « Carry On » chanté par Philippe “Wizz” Beauprez, le leader de la formation Heavy Metal belge Wizz Wizzard parti tailler le bout de gras avec Lemmy et Ronnie James Dio le 28 décembre de l’année dernière. « Carry On » est un titre plutôt Heavy, faisant la part belle aux harmonies des guitares conjuguées de Geert Fieuw, Geert Annys (Mystery, ex-Ostrogoth) et Erwin Suetens de Fireforce. D’émotion, il en est également question avec « Someone Watching Over You », une superbe ballade composée par le claviériste Sjoerd Bruyneel qui nous fait découvrir la voix sublime d’Oliver Wright (NDR : le leader du groupe Classic Rock belge Blind Hands) et nous fait profiter d’un premier solo de la guitariste américaine Tara Lynch (NDR : dont le professeur de guitare n’était autre que Steve Vai !), un exercice qu’elle renouvellera d’ailleurs à de nombreuses reprises sur la plaque. Changement radical de style et d’atmosphère avec « Prince Of Darkness », un titre sombre aux relents symphoniques pour lequel Geert à fait appel aux musiciens classiques du Nox String Quartet ainsi qu’à Colin Flynn, qui s’éloigne ici du Glam Rock de son groupe Tiger Sweat pour se livrer à une prestation vocale envoutante, proche de ce que proposait jadis Roy Khan au sein de Kamelot. « Liberation Day » est un titre Pop à souhait, interprété avec un certain brio par le DJ Geoffrey « DJ Kenzo » Tarallo. S’il est moins Rock dans l’esprit que les autres compositions, le titre s’intègre parfaitement aux ambiances diverses et variées de la plaque et nous rappelle que Geert Fieuw est l’un des musiciens les plus éclectiques de la scène Hard Rock belge (NDR : lors de l’entretien qu’il nous avait accordé en 2012 peu avant son passage au PPM Fest, le musicien nous avait avoué que son but était de ‘combiner le style d’écriture d’ABBA avec le mordant d’AC/DC)’. Retour au muscle, mais sans quitter l’émotion avec « Shape Shifter », un titre Metal Progressif de près de sept minutes qui nous permet d’apprécier à nouveau tout le talent et la voix unique de Tony Carlino de Max Pie. Nouveau changement de style pour les deux titres suivants, délivrés dans un style Classic Rock « Whitesnakeien » du plus bel effet, avec, pour commencer « Can’t Get Over You », interprété avec art par le chanteur sri-lankais Chitral ‘Chity’ Somopala (NDR : du groupe Power Metal Civilization One) et, pour suivre « If You Believe » sur lequel les vocaux ont été confiés à l’américain David Reed Watson, qui propose ici une prestation incroyablement différente de celles auxquelles il nous a habitué au sein du groupe Thrash Metal Kill Ritual. « Salve Matter », pour suivre, est un titre plutôt particulier puisqu’il combine des chœurs enfantins (interprétés par Elena et Louise Fieuw, les filles de Geert) et les sonorités solennelles d’un orgue à une guitare Heavy Metal et au chant (étonnement doux et mélodieux) de Filip ‘Flype’ Lemmens, le puissant vociférateur de groupe Combat Metal belge Fireforce. Retour à une envoutante noirceur avec « Fall Of The Raven », qui unit à nouveau les cordes classiques du Nox String Quartet aux vocaux enchanteurs de Colin Flynn et nous offre, en bonus, un solo néoclassique du guitar-hero bruxellois Dushan Petrossi (Iron Mask, Magic Kingdom). Avant de conclure, Beyond The Labyrinth offre encore aux romantiques la prenante ballade « Waiting For The Dawn » (chantée avec âme par John Ferreira du groupe Hard Rock moderne américain As The World Burns et soutenue par les cordes combinées du Nox Sting Quartet et du guitariste anglais Brian Copp) et aux éclectiques le titre Pop Rock « Virtual Connection » sur lequel Oliver Wright fait à nouveau des merveilles.
Avec « The Art Of Resilience », Beyond The Labyrinth est parvenu a créer l’album parfait : une petite heure de bonheur auditif décliné en émotions variées et en atmosphères envoutantes. Présenté sous la forme d’une musique technique et accessible à la fois, l’album nous offre, en bonus, l’opportunité de découvrir sous un jour nouveau quelques uns des artistes belges que nous aimons le plus tout en nous présentant les prestations de musiciens internationaux que nous connaissions moins.
La course à l’album de l’année vient de démarrer. Geert Fieuw et son équipe tiennent, pour l’instant, la tête du peloton !
L’album (59’54) :
- The Set Up (Innocence Presumed) (5’57)
- Carry On (3’48)
- Someone Watching Over You (3’36)
- Prince Of Darkness (5’21)
- Liberation Day (3’25)
- Shape Shifter (6’59)
- Can’t Get Over You (3’59)
- If You Believe (5’07)
- Salve Mater (5’42)
- Fall Of The Raven (5’27)
- Waiting For The Dawn (5430)
- Virtual Connection (4’58)
Le groupe :
- Geert Fieuw : Guitares, composition, orchestrations, claviers additionnels, chœurs
- Michel Lodder : Batterie et percussions
- Sjoerd Bruyneel : Claviers, composition, chœurs
- Dominic Heynderickx : Basse
Les invités :
- Josey Hindrix : Chant
- Wizz Beauprez : Chant
- Geert Annys : Guitare (solo), chœurs
- Erwin Suetens : Guitare
- Louise Fieuw : Chœurs
- Oliver Wright : Chant
- Tara Lynch : Guitare (solo)
- Colin Flynn : Chant
- Nox String Quartet : Cordes
- Geoffrey Tarallo : Chant
- Tony Carlino : Chant
- Chitral Somapala : Chant
- David Reed Watson : Chant
- Bob Goo : Basse
- Tommi Manninen : Batterie
- Elena Fieuw : Choeurs
- Filip ‘Flype’ Lemmens : Chant
- Dushan Petrossi : Guitare (solo)
- John Ferreira : Chant
- Brian Copp : Guitare (solo)
Pays: BE
Spinal Records Spinal013
Sortie: 2017/03/17