PINKERTONS (The) – What goes around comes around
Avec un nom pareil, on aurait pu parier que les Pinkertons étaient anglais. Ça sentait déjà bon la banlieue londonienne, un petit côté victorien, le thé à cinq heures, les gares en briques du 19e siècle, les détectives habillés de tweed. Mais en fait, ces Pinkertons-là sont tout simplement belges. Remarquez, ils viennent de Genappe, pas tellement loin de Waterloo, donc victoire anglaise, donc Angleterre, donc Victoria et le thé à cinq heures, on y revient quand même.
Mais l’anglicité des Pinkertons est surtout due à leur musique, un rock aux senteurs British qu’ils pratiquent depuis la fin 2014. Christophe Charmant (chant et guitare), Alain Jonet (basse), Alexandre Delcroix (guitare) et Nicolas Closjans (batterie) lancent dans la compétition internationale ce premier album qui va nous rappeler le bon temps du rock des Nineties, avec ses inspirations Blur ou Oasis, mâtinée d’un peu de Weezer, Smashing Pumpkins ou K’s Choice.
Les Pinkertons n’ont pas le mérite de faire dans l’originalité folle mais ils ont comme principal atout de composer des chansons qui vont droit au cœur et à la mémoire, avec des refrains imparables, des mélodies limpides et fortes et un entrain que rien ne décourage. On trouve toutes sortes d’ambiances dans leur « What goes around comes around », du gros rock nourri au triphasé (« Lethal weapon ») à la pop sautillante (« Sweet little B… ») en passant par du romantisme blurien (« I met you there », « Unsent ») et l’instantanément mémorisable « Blue as hell », hit potentiel. Dans le même genre, « Beautiful eyes » fait dodeliner la tête en pensant à Oasis. Après une petite phase plus soyeuse (« Little bird », « Jaggerbomb & consequences »), l’énorme « Ego system » vient réveiller la contrée à coups de riffs métalliques, juste avant un final encore bien carré et bravache (« Redemption »).
Album de rock conventionnel très bien fait, « What goes around comes around » convoque le souvenir de la Britpop, ce qui était quand même une époque épique. A l’arrivée du printemps, cette galette sera susceptible d’égayer les soirées passées à regarder pousser les bourgeons des magnolias. Avec une tasse de thé, bien sûr.
Pays: BE
Hot Puma Records
Sortie: 2017/02/15