JOSY & THE PONEY vs THE PONEYMEN – Hippodrome club
Sortez votre cravache, vissez-vous votre bombe sur la tête et chaussez vos bottes car nous allons partir en excursion à cheval au pays de ces curieux Josy & The Poney vs The Poneymen, un escadron de musiciens bizarroïdes qui se révèle être l’association entre The Poneymen, groupe de surf amateur de turf, et Josy & The Poney, alias Josette Ponette, une amazone pop recrutée au fond des écuries d’Augias.
Dès la pochette, le ton chevalin est donné : une mystérieuse vamp pose avec un tiercé de types en costard camouflés sous des masques de canassons. Côté chansons, ça donne aussi dans l’obsession hippique : « Louis Sttallone 007 », « Anesse topless », « H!!! Hue H!!! Han », « Horses and whores », « Mexican hippic sauce (vegan version) », « La belle ponasse ». Bref, il vaut mieux avoir vu tous les épisodes de « Black beauty » dans sa jeunesse et être abonné à Paris-turf pour saisir toute la subtilité de cette équation équine qui fait aussi la part belle à un surf-rock néo-sixties convoquant le souvenir de Brigitte Bardot drivée par Serge Gainsbourg ou de France Gall caracolant dans de la pop acidulée et pétillante.
Car musicalement, on chevauche sans scrupule dans le surf rétro et le punk stylé, avec le chant juvénile de Josy & The Pony qui profère des textes au surréalisme salvateur. La bavarde est juste tenue à l’écart sur le premier morceau (l’instrumental « Louis Sttallone 007 ») et le dernier « Xtra smooth/Liquid de poulain », magnifique raid psychédélique urgent de près de dix minutes, qui démarre au trot espagnol et se termine dans un galop de charge de la huitième brigade légère.
Quelques écuyers supplémentaires se sont infiltrés dans cette parade, comme l’inénarrable Barako Bahamas (de Spaghetta Orghasmmond), qui effectue un duo avec Josy sur « Let’s beer? OK Pony », autre filouterie psychédélico-électrique qui aurait pu paraître tranquillement sur un 45 tours en 1967 sans se faire remarquer. A la production, c’est Maxime Wathieu et Jacopo Andreani (L’Enfance Rouge, OvO, Le Singe Blanc) qui viennent tripoter les manettes et donner un goût joliment garagiste à cet album qui nous renvoie dans l’insouciance des Sixties et la suave provocation des Eighties.
Donc, tous en selle pour foncer à bride abattue dans ce manège yéyé pour poney peiné et pour jument jumelée! Avec Josy & The Poney vs The Poneymen, vous ne remporterez sans doute pas le prix de Diane mais vous aurez droit à du hippisme pour hippie huppé et vous trouverez ça beau.
Pays: BE
Rockerill Records
Sortie: 2017/02/14