LIVE LIFE – You People Make Me Sick

Vienne fut longtemps la capitale de la valse. Tout cela est bien fini. Depuis quelques années, Johann Strauss et sa virevoltante clique d’endimanchés ont perdu du terrain face aux farouches tatoués des gangs de la VSHS (NDR : Vienna Style Hardcore Scene) ; une scène manifestement active et dont Live Life est l’un des militants les plus virulents. Formé en 2014 dans la capitale autrichienne, le colérique quintette publie son premier album en février par l’intermédiaire du label Hardcore/Punk underground hollandais WTF Records.

Le titre de la galette est on-ne-peut plus explicite : « You People Make Me Sick » ! Pas de doute, Live Life n’aime personne et chacun en prend pour son grade ; de l’homme d’affaire (« Despise ») au curé (« No One Died For My Sins ») en passant par la police (« Start A Riot ») et le politique (« Break Your Chains »), personne n’est épargné. L’humanité entière est ‘stupide’ et ‘ignorante’ (NDR : les deux mots sont utilisés dans les lyrics de la plage titulaire « You People Make Me Sick ») et seuls les acteurs de la scène Hardcore viennoise (« Mi Casa Es Su Casa ») semblent posséder assez d’éthique pour mériter le respect des élitistes hargneux de Live Life.

Bien que n’étant pas flic, ni curé, ni politique, ni businessman, j’ai failli mal prendre l’aversion du groupe pour cette humanité dont je me targue encore de faire partie (pas vous ?). Pour tout dire, j’ai été à deux doigts de recracher définitivement l’amère viennoiserie afin de passer à quelque chose de plus savoureux. Cependant, je me suis souvenu que les leçons de morale, le dénigrement (fondé ou pas) de l’ordre établi et l’autocongratulation faisaient partie des gimmicks d’une certaine scène Hardcore ; tout comme, par exemple, l’épée, le dragon, le troll et une amusante naïveté sont inhérents à la scène Power Metal. J’ai donc pris sur mon humanité et accepté le message misanthrope du gang. Ignorer le discours, cependant, n’était pas suffisant pour réellement apprécier la rage de Live Life. Il m’a encore fallu m’habituer à Harry et à son chant particulier ; un chant irritant que je situerais quelque part entre le cri du goret apeuré et celui de la mégère courroucée. Ceci étant fait, j’ai pu me concentrer sur la musique et, de ce côté,(comme souvent avec les groupes Hardcore), ce fut l’éclate totale. Oh, rien de bien nouveau, mais de bons riffs, rugueux et mémorables, joués avec rage sur des tempi rapides et entrainants. Que demander de plus pour passer un bon moment ?

Alors OK Harry; l’humanité n’est pas parfaite. Mais nous ne sommes pas tous des politiciens véreux, des policiers corrompus, des curés menteurs ou hommes d’affaires égoïstes. Alors, laisse nous une petite chance avant d’appuyer sur le bouton rouge !

L’album (23’27) :

1. Intro (0’27)
2. Despise (2’56)
3. You People Make Me Sick (2’45)
4. Start A Riot (2’02)
5. Rat Race (2’40)
6. No Worries (2’17)
7. Mi Casa Es Su Casa (2’30)
8. No One Died For My Sins (2’37)
9. Forgetting Truth (2’18)
10. Break Your Chains (2’52)

Le groupe :

• Harry : Chant
• Marco : Guitare
• Benji : Guitare
• Besi : Basse
• Flo : Batterie

Pays: AT
WTF Records WTF-020
Sortie: 2017/02/17