VAGABOND SPECTER – Mirrors
Les nouvelles qu’on entend d’Ukraine ne sont pas toujours très bonnes. On parle malheureusement souvent de guerre mais il ne faut pas oublier que ce pays se bat aussi pour vivre comme si de rien n’était et dans ce domaine, la musique est souvent d’une grande aide. Et dans l’oubli des vicissitudes du quotidien et l’aspiration au rêve et à la bonne humeur, un groupe comme Vagabond Specter pourrait servir d’échappatoire du meilleur aloi.
Les choses remontent à il n’y a pas si longtemps dans la bonne ville de Kiev, où deux musiciens déjà madrés dans la profession unissent leurs efforts pour monter un nouveau projet. Au départ conçu pour le studio, Vagabond Specter est le fruit de la collaboration entre le vocaliste Pablo Specter et le claviériste/producteur Yuriy Smalius. Palbo Specter avait à l’époque dans sa besace des ébauches de chansons, qui seront structurées à l’issue de longues heures de travail entre les deux hommes, qui ne tardent pas à devenir quatre avec l’arrivée du bassiste Egor Gravilenko et du batteur Alex Okremov.
Ainsi constitué, Vagabond Specter s’aventure hors du petit confort de son studio pour aller tâter l’ambiance des salles de concerts et vérifier si sa pop héritée de The Killers, Muse, The National, Death Cab For Cutie ou Hot Chips peut trouver grâce aux yeux du public. Et les choses fonctionnent favorablement puisque Vagabond Specter parvient à faire une solide tournée ukrainienne et se retrouve à assurer la première partie de Garbage lors d’un concert à Kiev le 13 novembre dernier.
L’Europe est maintenant prête à accueillir la musique de Vagabond Specter avec la sortie de son premier album qui connaît une diffusion internationale au début de cette année. La douceur des mélodies et l’aisance du groupe à trousser des morceaux qui passent dans les oreilles comme une cuillerée de miel devrait intéresser les amateurs de pop douillette et rêveuse. On peut aussi trouver un petit côté Coldplay ou Flaming Lips dans ces chansons insouciantes et joliment rythmées, flottant sur un petit nuage de synthés et trottinant joyeusement sur des rythmes primesautiers (« Half a billion miles », « She’s a bird », « So complicated », « Wait for you »).
Si notre monde tourmenté pouvait s’arrêter un instant de déconner pour écouter quelques minutes des gourmandises innocentes comme cet album de Vagabond Specter, on pourrait espérer un peu de calme dans le concert des nations et, pourquoi pas, le retour de la joie et de la bonne humeur sur la planète. On peut toujours rêver, et c’est précisément ce à quoi nous incite Vagabond Specter.
Pays: UA
Vagabond Specter
Sortie: 2017/01/25