KROKUS – Big rocks
Il n’y a rien de plus puissant et de plus évocateur qu’une bonne chanson de rock ‘n’ roll. C’est avec cette idée en tête que les rockers suisses de Krokus sont entrés en studio pour concocter leur propre hommage au rock avec leur tout nouveau disque qui se veut être un album de reprises. Et quand un groupe existant depuis plus de quarante ans vient évoquer les grandes chansons qui ont forgé son style, on atteint des sommets historiques et musicaux.
Car Krokus a quand même une sacrée expérience en matière de rock et de hard rock. Dix-huit albums en quarante ans, ça vous pose son homme. Parmi eux, les classiques « Metal rendez-vous » (1980), « Headhunter » (1983) ou « The Blitz » (1984 ont porté Krokus au sommet de l’Olympe rock suisse. Durant toute sa carrière, Krokus a repris des chansons d’autres artistes et a même collé de très près au style d’AC/DC, mais aujourd’hui, le groupe réalise un vieux rêve avec une collection de treize titres qui convoque la fine fleur des groupes de légendes.
Si un jour la terre était menacée de destruction et qu’il fallait emporter à toutes vitesses une poignée de disques indispensables avant d’embarquer dans le vaisseau spatial, on penserait évidemment aux Rolling Stones, aux Who, à Led Zeppelin, à Bob Dylan ou à Neil Young, entre autres. Et si on n’a pas le temps de mettre la main sur tous ces disques individuellement, l’album « Big rocks » pourrait servir de compilation de quelques-uns des morceaux essentiels de l’histoire du rock.
Les toujours vaillants Mark Storace (chant), Chris von Rohr (basse), Fernando von Arb (guitare), Mark Kohler (guitare), Mandy Meyer (guitare) et Flavio Mezzodi (batterie) ont mis en chantier leur vision musclée de « My generation » (The Who), « Wild thing » (The Throggs), « Rock ‘n’ roll » (Gary Glitter », « The house of the rising sun » (The Animals), « Rockin’ in the free world » (Neil Young), « Gimme some lovin' » (Spencer Davis Group), « Whole lotta love » (Led Zeppelin »), « Summer time blues » (Eddie Cochran), « Born to be wild » (Steppenwolf), « Quinn the eskimo » (Bob Dylan) et « Jumpin’ Jack Flash » (Rolling Stones), assortis en introduction raccourcie de « N.I.B. » (Black Sabbath) et en final d’un titre original (« Backseat rock ‘n’ roll »). On connaissait déjà la version de « Born to be wild », jouée sur l’avant-dernier album « Hoodoo« de 2010. Mais les autres titres sont des nouveautés et démontrent qu’une bonne reprise c’est d’abord un bon son et le savoir-faire d’un bon groupe. Krokus fournit ici des titres qu’il a si bien assimilés qu’il les a faits siens. La voix rocailleuse de Mark Storace se glisse aisément dans les chaussures de Robert Plant, Reg Presley, Neil Young, Bob Dylan ou Mick Jagger. Ses petits camarades assurent quant à eux des prestations musicales en béton armé et avec tout le feeling qui convient.
L’exercice de la reprise n’est pas toujours facile, surtout si on aborde le truc pour boucher les trous sur un album. Ici, Krokus prend les choses tout à fait au sérieux et signe un des meilleurs disques du genre. S’attaquer à des morceaux archi-connus et archi-repris aurait pu donner dans le superflu mais ici, Krokus arrive à capter l’éternité de ces morceaux pour leur donner une nouvelle jeunesse. On peut donc dormir tranquille, le rock est reparti pour tonner pendant encore au moins quarante ans.
Pays: CH
Century Media
Sortie: 2017/01/27