GLASS WOLFE – Immortus Eternus
Glass Wolfe avait déjà trois albums au compteur, dont « Predator« (2005) qui avait été chroniqué sur notre site. Cette chronique évoque en détail le passé de ce groupe américain, ce qui nous permet de ne pas trop revenir sur ce sujet et de nous attaquer directement au dernier né de l’association entre la chanteuse Maria Glass et le claviériste Philip Wolfe.
Attaquer est bien le mot car il va falloir démanteler jusqu’au dernier bout cette œuvre médiocre qui rassemble en un seul disque tous les poncifs les plus véreux qui ont affaibli au cours du temps cette belle idée qu’était le hair metal. Lorsqu’il a été gagné par la mérule symphonique, le hair metal est en effet devenu pompeux et vain. Certes, il existe de jolis groupes de métal symphonique mais il est certain que l’on ne peut classer Glass Wolfe dans cette catégorie.
Et pourtant l’idée de cet « Immortus eternus » était bien belle, avec cette histoire de femme médium qui devient immortelle et voyage dans le temps, au contact de personnages historiques comme Alexandre le Grand ou Jeanne d’Arc et qui est poursuivie par un méchant qui est lui aussi immortel. Mais ce n’est pas le tout d’avoir une bonne idée, il faut des gens de talent pour la mettre en œuvre. Ici, ce ne sont pas les musiciens qui pèchent. Les guitares excellent souvent dans des solos blackmoriens ou malmsteeniens, les claviers assurent la structure musicale des morceaux, jusque là, tout va bien. On ne va pas non plus trop chipoter sur l’originalité des compositions qui sacrifient volontiers à la perpétuation de mélodies et de trucs bien connus dans le hair metal, avec la rencontre entre Europe, Yngwie Malmsteen ou du Rainbow tardif. Le côté médiéval et le chant féminin n’est pas non plus sans rappeler les désormais classiques Within Temptation, Epica ou Nightwish.
Mais justement, le chant féminin : voilà ce qui coince ici. On ne peut pas dire que Maria Glass chante faux, loin de là. Mais son registre aigu et sa tessiture pâlotte ne collent absolument pas à l’ambiance musicale. Là où les musiciens créent puissance et grandeur, le chant arrive comme un petit voile terne qui ne parvient pas à s’incorporer dans les mélodies pour leur donner un côté épique et grandiose. Imaginez Françoise Hardy en train de chanter chez Manowar : le hic, la mouche dans le lait, ça n’irait pas. Et encore, Françoise ne s’aventurerait pas dans le suraigu pour un résultat désastreux, comme cela arrive parfois à Maria Glass (« Without mercy », « Divide and conquer »).
Ça sentait le moisi dès la pochette, un truc plat où la chanteuse pose avec un sourire compassé. Il y a fort à parier que Maria Glass est la petite amie de Philip Wolfe, le leader du groupe, et que celui-ci est dans l’impossibilité de la virer, impasse classique. Et comme Philip Wolfe a désormais sa carrière derrière lui (ex-WASP, ex-Keel, ex-Impelliteri, ex-Vinnie Vincent, ex-Rox Diamond), il n’a plus qu’à continuer dans la voie du métal de série B avec sa compagne. C’est bien dommage car Philip Wolfe bénéficie encore d’un potentiel certain.
Je n’ai jamais été un grand fan de métal symphonique à chanteuse mais je dois reconnaître qu’après avoir subi Glass Wolfe, je trouve à Within Temptation ou Nightwish un génie que je ne soupçonnais pas.
Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2016/10/01