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IT’S EVERYONE ELSE – Heaven is an empty room

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La Slovénie n’est peut-être pas le plus gros pays pourvoyeur de groupes de rock mais elle a vu naître un des groupes électroniques avant-gardistes les plus étonnants de sa génération : Laibach. L’influence de ce groupe sur ses compatriotes a été grande si l’on en juge par les travaux de It’s Everyone Else, un duo formé au début des années 2010 et qui présente ici son troisième album, après « Is it me? » (2012) et « New religion » (2014).

La joie, la bonne humeur et l’amour des petits oiseaux n’est pas ce qui caractérise le plus l’univers de Pika Golob et Lucijan Prelog, les deux tourmentés qui animent It’s Everyone Else. Leur électro indus sombre et violent donnerait plutôt envie de partir pour de longues promenades nocturnes au milieu de ruines d’usines chimiques, avec une bouteille de vodka frelatée dans la poche de son long manteau de cuir, et aussi une hache au cas où on rencontrerait des collègues de bureau.

Sur les deux précédents albums, ça ne rigolait pas vraiment mais sur le troisième, ça se décide aussi à faire encore plus de bruit. L’histoire raconte que le disque était quasiment fini lorsque l’univers émotionnel et politique du groupe changea radicalement. On ne sait pas trop ce que ça veut dire. Y a-t-il eu un divorce, une adhésion au parti libéral du coin, une conversion au bouddhisme tantrique? Nous n’avons pas la réponse. Toujours est-il que nos deux amis d’It’s Everyone Else sont retournés s’enfermer dans leur studio et ont complètement reformulé l’album.

Il en résulte un disque extrêmement compact de 27 minutes en dix titres, sur lequel règne sans partage une furie électronique enragée, d’où émerge le chant inquisiteur et sombre de Pika Golob. La hurleuse est environnée d’une masse incommensurable de son qui occupe tout l’espace, générée par uniquement deux claviers qui gèrent le séquençage rythmique, la propagation de sons de guitares synthétique et la fabrication d’une onde d’infra-sons monstrueux servant de basse. Il n’existe pas une minute de répit dans cette avalanche de décibels colériques et le cerveau de l’auditeur est peu à peu démantelé par de formidables pulsions sonores qui ont pour nom « Patterns », « Full spoon, bent to the right », « The joke is on the sun » (un exercice de grindcore électronique du plus bel effet romantique…) ou la plage titulaire « Heaven is an empty room ».

Ce qu’il y a de bien avec cet album, c’est que non seulement vous aurez mal aux tympans mais en plus, vous serez devenus paranoïaques. Raison de plus pour s’intéresser de près à cet album.

Pays: SI
Noise Appeal Records
Sortie: 2016/11/25

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