BOSCHER, Xavier – Pentagramme

Cela fait maintenant près de 18 ans que Xavier Boscher mène son bonhomme de chemin dans une carrière musicale pas forcément très renommée mais constante. Et également variée puisque ce musicien niçois a pu évoluer sans scrupules d’un heavy metal traditionnel (son premier groupe Horresco Referens en 1999) à des choses beaucoup plus new age, d’après ce que l’on peut entendre de son dernier album solo.

Des albums, Xavier Boscher commence à en avoir un certain nombre dans la besace. On trouve effectivement ce guitariste dans de nombreux projets, (Misanthrope au début du 21e siècle, Mlle Julie, Ellipsia, Continuum, Mon Ami Mio) ainsi que sur des side-projects (Twins, Ultra Virtual Prog Band, Tirao) quand il ne s’agit pas de son groupe Nebuleyes (les albums « Divine revolution« , « Digital enfant », « The universal being«  ou « 12 years of stellar pieces » dans les années 2006-11). Et il y a aussi la carrière solo de Xavier Boscher, dont ce nouvel album « Pentagramme » vient constituer le neuvième épisode.

Cet album se compose de huit titres qui oscillent entre rock progressif, pop et métal. En entendant parler de pentagramme, on serait tenté d’y voir un énième album de métal flirtant de près avec le démon. Mais le pentagramme ici présent est montré sous sa forme positive, c’est-à-dire avec la branche supérieure vers le haut et non vers le bas comme dans n’importe quel album de Venom. La pochette intérieure de l’album décrit les vertus du pentagramme des gentils, c’est-à-dire l’amour, la sagesse, la vérité, la justice et la vertu. On navigue donc gentiment dans la philosophie new age, ce qui après tout n’est pas bien méchant et change de l’apologie de l’ultralibéralisme dont les médias nous rebattent les oreilles.

Musicalement, Xavier Boscher nous sert un plateau de titres prog rock souvent relevés d’une petite sauce métallique qui fera du bien aux oreilles des amateurs du genre sans susciter toutefois des cris de joie exagérée. Ce que nous dégustons ici a déjà été goûté à de nombreuses reprises. Les paroles, parfois un peu naïves, sont capables de provoquer à la fois des sourires narquois mais aussi un intérêt quand elles se veulent un peu plus pertinentes. Mais en général, le ton littéraire donne plutôt dans le magazine féminin que dans la haute philosophie post-kantienne.

On retiendra donc essentiellement les exercices guitaristiques de Xavier Boscher qui, sans être un Eddie Van Halen ou un Yngwie Malmsteen, sait taillader son manche avec justesse et puissance. De belles mélodies (« Métronome céleste », « Volupté »), des atmosphères puissantes (« La lune rouge »), des prouesses instrumentales (« Quinacidrone ») ou un final travaillé (« Les voyageurs du temps ») feront passer un moment sympathique à défaut d’être bouleversant.

Pays: FR
Orfeo’ Lab 061
Sortie: 2016/10/23