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BROES, Walter & THE MERCENARIES – Movin’ up

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Cette photo de la fusée Apollo 16 quittant Cap Canaveral de toute la puissance de ses moteurs en avril 1972 illustre le dernier album de Walter Broes et de ses Mercenaries. Elle nous invite à quitter cette terre pour aller explorer les planètes qui constituent la galaxie blues. Et c’est vrai qu’avec Walter Broes, pilier de la scène blues belge depuis une vingtaine d’années, on va trouver un commandant de bord expérimenté qui va nous emmener visiter un peu tous les différents paysages blues qui ont fait la grandeur de ce genre.

Walter Broes n’est donc pas un perdreau de l’année. Les connaisseurs suivent sa trace depuis les années 1990 et ont pu avoir affaire à lui en écoutant les Ratmen (un groupe de rockabilly), le Dizzy Dave Band ou les légendaires Seatsniffers, auteurs d’une demi-douzaine d’albums entre la fin du siècle dernier et les années 2000.

Les Seatsniffers ont rendu leur tablier il y a quatre ans et Walter Broes revient ici avec une nouvelle formule, des mercenaires composés de Bas Vanstaen (basse) et Lieven Declercq (batterie) qui accompagnent le guitariste chanteur. L’album « Movin’ up » est le fruit de cette nouvelle collaboration et il glisse tout tranquillement dans les oreilles comme le bon miel fond dans la gorge.

Enregistré à l’ancienne sur bande magnétique au Studio Yellow Tape de Gand par Peter van de Veire, « Movin’ up » joue les principales cartes qui constituent le jeu du blues rock et de l’americana classiques. On démarre avec de l’authentique rockabilly façon Eddie Cochran avec le titre initiatique « Movin’ up », puis on fait le tour des cantines blues ou country, avec des réminiscences de Stevie Ray Vaughan (« Come on down »), du surf à la Dick Dale (« Closed »), des chevauchées rappelant Johnny Cash (« Downtime », « Black star »), des rengaines pas éloignées du célèbre « Rollin’ and tumblin' » de Muddy Waters (« Sideshow ») ou l’inévitable jungle beat de Bo Diddley (« I got my own kick going », une reprise de Ronnie Self, défunt rocker oublié des Fifties). Des cuivres enrichissent le swinguant et fringant « Don’t you ruin my high » et ses atours de boogie-woogie des années 40. La suavité caribéenne de « Man child » révèle la voix de crooner de Walter Broes, au timbre enjôleur. Ce garçon est bon chanteur et excellent guitariste, au style vif et râpeux, comme on peut encore s’en apercevoir sur le virevoltant « You and me ».

Toutes les chapelles du blues rock et des racines américaines se retrouvent réunies sur ce très bon album qui fait à nouveau le point sur la question et nous démontre encore une fois que nous avons toujours besoin des classiques pour retrouver le sens du rock authentique.

Pays: BE
Rootz Rumble
Sortie: 2016/10/20

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