LAZULI – Nos Ames Saoules
Retour de ce prodigieux groupe français qui n’a de cesse de nous étonner, aussi bien sur scène (voir l’article sur le Progressive Promotion Festival) que sur disque ! Formation hors-normes et unique au sein duquel on retrouve la même équipe à bord (comme le précédent opus), avec les frères Léonetti (Claude et Dominique), Gédéric Byar, Romain Thorel et Vincent Barnavol. Ce qui est sûr c’est que chaque prestation scénique se transforme en véritable fête, portée par un rock-progressif atypique construit sur une architecture propre à ce groupe français.
Développés aériens de la léode ou de la guitare, performance vocale de haut-vol, travail impeccable aux fûts et aux cuivres, tout cela s’additionnant du jeu du marimba sans compter cette magie de produire des mélodies et des refrains que le public n’oublie jamais ! C’est d’ailleurs chose faite dès « Le temps est à la rage », qui partant du calme monte crescendo vers un subtil rock-atmosphérique puis vers un folk-progressif efficace qui part finalement en vrille infinie…
Le superbe décor est donc planté, avec ensuite « Le lierre » qui laisse explosé la puissance vocal de Dominique et l’efficacité d’une belle orchestration de tous ses comparses. Voilà un morceau hyper-entrainant, qui précède un moment plus temporisé et plus acoustique qui prend malgré-tout du corps et du coffre par la suite. Humour saltimbanque et rock pêchu pour « Vita est circus », qui mélange un décalage peu sérieux et une musique efficace. Ambiance de cirque pour suivre avec une Fanfare lente puis ce sont alors des « Chaussures à nos pieds » qui nous ramènent vers cette atmosphère folk-saltimbanque où, le marimba imprègne un petit côté exotique. Ah j’oubliais, prenons donc le temps d’écouter les paroles (sur un sujet délicat), ça vaut de l’or !
« Le mar du passé » introduit une rythmique électronique (on l’a retrouve sur scène puisque le groupe joue à une guitare et une léode, et ce sans basse) pour verser dans un rock pêchu et accrocheur. Ca swingue et ça bouge au fil du va et vient du tempo, avant de revenir à un second court interlude plutôt psychédélique et décalé. « Les sutures » ouvrent sur des murmures puis le chant posé accompagne une guitare acoustique. On garde toujours ce petit côté atmosphérique, au sein d’un folk-progressif bien en place.
La plage titulaire « Nos âmes saoules » nous emporte littéralement grâce au superbe chant et aussi à une orchestration légère et arienne. Bien sûr tout va prendre l’accélérateur pour construire une architecture à deux tempos, alternant intelligemment des moments posés et des passages plus enjoués. Ce très bel album se termine par un dernier interlude, cette fois c’est le piano qui reprend en partie la mélodie de la première composition. Sublime !
Finesse et profondeur pour la musique…philosophie et poésie pour les textes (qu’il faut prendre le temps d’absorber)…
Ce qui est sûr c’est que Lazuli fait du Lazuli, ce qui est sûr aussi c’est que chaque prestation scénique est une franche réussite où tout le public forme une symbiose parfaite avec les musiciens ! Alors que dire de plus, si ce n’est que nos amis français offrent ici un véritable chef d’œuvre. Alors allez les voir dès que possible et procurez-vous cet album.
Pays: FR
L’Abeille rôde
Sortie: 2016