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YOUNG, James – Songs they never play on the radio

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Musicien et écrivain anglais né en 1952, James Young a vu sa vie d’étudiant transformée par sa rencontre avec Nico, légendaire chanteuse du Velvet Underground. Nous sommes alors au milieu des années 1980 et James Young intègre le groupe accompagnateur de Nico au moment où celle-ci mène une carrière solo, près de vingt ans après avoir fréquenté le Velvet Underground, alors groupe protégé du peintre Andy Warhol. Avec Nico et son groupe Faction, James Young va effectuer plusieurs tournées mondiales et figurer sur les albums live « Nico in Tokyo » (1986), « Behind the iron curtain » (1986), « Nico’s last concert Fata Morgana » (1988) ou « Hanging gardens » (1990).

Et puis, un jour de juillet 1988, Nico décède des suites d’une crise cardiaque et d’une hémorragie cérébrale entraînée par la chute qu’elle fit en vélo, sur une petite route de l’île d’Ibiza. La perte est grande pour le monde de la musique mais plus encore pour James Young, qui reste profondément affecté par cette disparition. Depuis, James Young est devenu en quelque sorte le thuriféraire de la mémoire de Nico, d’abord par l’écriture en 1993 d’un livre intitulé « Songs they never play on the radio », rapidement devenu l’inspirateur d’un album du même nom sorti l’année suivante.

C’est sur une proposition d’Alan McGee, fondateur du célèbre label Creation Records, que James Young transforme son livre en témoignage musical en hommage à la mémoire de Nico. L’album « Songs they never play on the radio » sort donc sur Creation en 1994 et rassemble une douzaine de chansons illustrant le souvenir de Nico. Dans une ambiance généralement feutrée, James Young chante d’une voix douce et évoque le souvenir de son ex-patronne à travers des chansons chargée d’émotion. « Down by the Wannsee » parle du jour de l’enterrement de Nico dans un cimetière de l’ouest berlinois. « Listen to the rain » égrène un rythme paisible et répétitif. « Plastik exploding inevitable » est une référence à la célèbre exposition multimédia itinérante mise en place par Andy Warhol en 1966-67, à laquelle le Velvet Undeground prit une part importante. On entend d’ailleurs la voix de Nico en effet sonore, tout comme sur la chanson « She’s in my eyes », où elle parle de sa rencontre avec Andy Warhol. En bonus, deux titres en concert en 2008 achèvent l’album avec la puissance évocatrice d’un simple piano accompagnant James Young qui chante tout doucement, comme s’il chuchotait à l’oreille de la défunte Nico.

Calme et recueilli, cet album de James Young est une belle occasion de se souvenir de Nico, dont la vie extraordinaire de mannequin et de chanteuse, commencée à Cologne juste avant la guerre et achevée brutalement aux Baléares, a été courte mais intense. On sent l’immense respect et admiration que James Young portait à la chanteuse dans ce disque sensible et raffiné. L’album ressort sous les auspices du label Gonzo Multimedia, ce qui est une bonne idée donnant l’opportunité d’extraire cette œuvre des couloirs du temps où elle commençait à se faire oublier.

Pays: GB
Gonzo Multimedia
Sortie: 2016/08/19 (réédition, original 1994)

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