CLASTRIER, Valentin/KAMPERMAN, Steven – Fabuloseries
Nouvelle halte dans le petit monde d’Home Records, avec cette fois un duo à la vielle et à la clarinette, nous proposant un dégradé d’ambiances parfois psychédéliques mais aussi proche du jazz-expérimental. Valentin Clastrier est en fait un véritable funambule de la vielle à roue (symphonie ou chiffonie) instrument utilisé aux siècles derniers par les chanteurs ambulants et les aveugles. Utilisé come musette, l’instrument connaît une révolution en se métamorphosant en vielle électro-acoustique, une version comportant des circuits électroniques intégrés et utilisée en jazz ou dans le rock.
De son côté Steven Kamperman qui manie la clarinette alto et le saxophone soprano, apporte lui-aussi sa contribution à l’élaboration d’une musique résolument tournée vers l’expérimentation des sons. Plongé d’abord dans une ambiance médiévale glissant vers l’étrange grâce à la vielle, la clarinette part ensuite vers des sons étranges et plutôt expérimentaux. Alors poussé dans une atmosphère centrée entre jazz-expérimental et divagations psychédéliques, l’auditeur non-averti y perd rapidement son latin. L’explorateur sonique est quant à lui comme un poisson dans l’eau, se laissant emporter par un flot de notes tarabiscotées !
Se croyant à l’abri et plus proche de la musique classique, le pèlerin a tôt fait de basculer à nouveau dans une tourmente décalée où, les deux concepteurs ont décidé de nous percuter le cerveau et les méninges. Un petit côté irlandais voir écossais fait alors son apparition, avant de replonger à nouveau dans un jazz-expérimental qui porte plus en avant la clarinette. On continue son chemin à travers ce labyrinthe acoustique où, il devient parfois difficile d’y retrouver ses petits, et ce, pour mieux nous perdre.
Une mélodie de fête médiévale et une clarinette plus traditionnelle nous permettent de souffler quelques instants, avant de repartir vers des horizons obscurs et des rythmes endiablés où vielle et clarinette s’accélèrent mutuellement. Le jeu aux doigts pincés offre alors une autre version de cet étrange instrument qui renait de ses cendres, et qui accompagne un saxophone lancinant. De temps en temps le côté jazzy refait surface afin d’offrir quelques points d’ancrage, à travers ce chemin de travers.
Décalé, expérimental et quelque peu psychédélique à sa manière, le résultat sonore en étonnera plus d’un, car il faudra s’accrocher fermement de peur de tomber dans le précipice musical créé par nos deux acolytes !
– Fabuloseries L’album
Pays: FR/NL
Home Records
Sortie: 2016/09/28