HEAVEN SHALL BURN – Wanderer
Après une semaine passée à écouter et à chroniquer les petites perles que sont les nouvelles réalisations d’Insomnium, James Leg et Disaster Strikes, il ne pouvait rien m’arriver de pire que de devoir affronter la nouvelle plaque d’Heaven Casse Burnes. Oups, désolé, je voulais écrire Heaven Shall Burn, mais ma plume a fourché.
Car à l’aversion toute particulière que j’éprouve pour tout ce qui touche de près ou de loin à la musique Metalcore, Heaven Shall Burn ajoute le dédain que je ressens pour les donneurs de leçons et les moralistes en tous genres. Suis-je vraiment le seul chauve à avoir le cheveu qui s’hérisse en lisant que le groupe s’est donné pour mission d’éduquer ses auditeurs en portant à la lumière les injustices sociales et écologiques ? J’aurais sans doute été capable d’apprécier les ‘combats’ du groupe s’ils m’avaient paru sincères (NDR : c’était le cas, par exemple, pour le discours syndicaliste des keupons américains de Disaster Strikes dont j’ai chroniqué l’album il y a quelques jours). Heaven Shall Burn, quant à lui, me semble avoir fait des misères du mondes son fond de commerce. Le message est clair : Soyez un rebelle et devenez intelligents en achetant notre disque ! Nous y enfonçons courageusement des portes ouvertes en dénonçant les traumatismes de la guerre (« Bring The War Home »), les dangers du nucléaire (« Corium »), le cancer qui touche les enfants (« A River Of Crimson »), les génocides volontairement oubliés (« Extermination Order »). Tels les grands frères que vous n’avez pas eu la chance d’avoir, nous vous encourageons à ne pas vous reposer sur les autres et à prendre vous même les choses en main (« Save Me »), nous vous conseillons aussi de ne pas perdre cette précieuse colère qui est en vous, car la perte de la fureur est l’un des symptômes de l’uniformisation et de la standardisation de notre société (« The Loss Of Fury »).
Uniformisation et standardisation ! Voici la passerelle dont j’avais besoin pour passer du discours démago de la plaque à ce qui devrait nous intéresser le plus dans ces pages : son contenu musical. De ce côté, Heaven Shall Burn tient toutes ses promesses en proposant (à nouveau) un album Metalcore ‘uniforme’ et ‘standardisé’ ; douze chansons typiques du style et qui mélangent savamment une certaine dose de brutalité à un étonnant savoir faire en matière d’accroche commerciale. C’est un album que l’on écoute avec un certain plaisir, malgré une impression de déjà entendu. C’est aussi un album que l’on oublie immédiatement après l’avoir rangé dans son boitier. Bref, un très bon album de Metalcore.
En conclusion, « Wanderer » plaira à celles et ceux d’entre vous qui, depuis près de 20 ans, apprécient le groupe allemand, sa musique et ses combats ; quant à moi, je peux déjà affirmer qu’il fera froid en enfer avant que je réécoute (de mon plein gré) un autre album d’Heaven Shall Burn.
L’album (52’44) :
- The Loss Of Fury (2’23)
- Bring The War Home (4’21)
- Passage Of The Crane (3’58)
- They Shall Not Pass (5’33)
- Downshifter (6’00)
- Prey To God (3’09)
- My Heart Is My Compass (1’10)
- Save Me (4’57)
- Corium (5’28)
- Extermination Order (3’20)
- A River Of Crimson (4’48)
- The Cry Of Mankind (reprise de My Dying Bride (7’36)
Le groupe :
- Marcus Bischoff : Chant
- Maik Weichert : Guitares
- Alexander Dietz : Guitares
- Eric Bischoff : Basse
- Christian Bass : Batterie
Pays: DE
Century Media
Sortie: 2016/09/16