CONVULSIF – IV
Nous retrouvons les musiciens suisses de Convulsif, toujours mené de main de maître par Loïc Grobéty, bassiste qui poursuit l’aventure sonore avec ses complices Christian Müller (clarinette et effets électroniques), Jamasp Jhabvala (violon et effets électroniques) et Maxime Hänsenberger (batterie). Souvenons-nous, nous avions laissé Convulsif à l’époque de son troisième album « Convulsif Big Band« , sorti l’année dernière. A l’époque, le groupe avec poursuivi son évolution en explorant les possibilités du métal et du drone, mâtinés d’éléments jazzcore et black metal.
Ici, le groupe poursuit plus avant ses expériences et se radicalise davantage autour d’une formule alternant drone hypnotique ou menaçant et accès de rage hardcore, avec bannissement de toute partie chantée. Il y aura bien quelques hurlements étranglés de temps en temps, mais on ne peut pas vraiment appeler cela du bel canto.
Les aventuriers du décibel et les amateurs d’improbable vont donc pouvoir s’embarquer pour ce voyage offert par Convulsif et qui risque de décoiffer un peu. Le décor sonore est planté avec le premier titre « Hunting for teeth » qui déploie une atmosphère glaciale et lourde sur plus de huit minutes, histoire de faire froid dans le dos et de faire croire à l’auditeur que des colonies de zombies infernaux viennent de surgir de terre pour régler leurs comptes avec le monde des vivants. Puis à la lourde lenteur de ce morceau succède la rapidité hyper-agressive de « Why hide », une minute et 45 secondes de speed metal incontrôlable.
On va rapidement comprendre qu’avec Convulsif, plus un morceau est court, plus il est hargneux et plus il est long, plus il laisse la part à des développements drones qui tutoient les étoiles. Dans cette dernière catégorie, « Two of a kind » et « Reasons of sleep » fournissent de quoi se perdre dans des structures répétitives et quelque peu planantes. Et dans la première, c’est la mutilation des tympans garantie avec le sauvage « When the day breaks » où on retrouve précisément nos hurlements étranglés évoqués plus haut. On retrouve aussi cette folie furieuse sur les 21 secondes de « Everyone will fall », qui conclue l’album et renvoie l’auditeur à ce questionnement fondamental : pourquoi écouter Coldplay et chasser des Pokemon quand on peut écouter Convulsif et se balader la nuit dans les cimetières avec une hache? Mystère…
Pays: CH
Autoproduction
Sortie: 2016/05/26