GUNHILL – Nightheat/One over the eight
Le groupe Gunhill est une des nombreuses péripéties de l’immense carrière du chanteur anglais John Lawton, qui fête ses 70 ans cette année et qui reste dans les mémoires des hard-rockers des Seventies pour avoir officié notamment dans Lucifer’s Friend et Uriah Heep. Mais ces deux groupes emblématiques des années 70 ne sont que la face visible d’un iceberg musical commencé dès le début des années 60 avec des combos d’adolescents comme The Deans, West One ou Stonewall. Débarqué en Allemagne à l’occasion d’une tournée, Lawton reste dans ce pays et intègre Astérix, un combo hard rock qui sera la première mouture de Lucifer’s Friend, groupe avec qui Lawton participe à tous les albums entre les années 1970 et 1990.
Toujours en Allemagne, John Lawton partage son temps entre Lucifers Friend et Les Humphries Singers, un groupe vocal monté par le Britannique Lesley Humphries et qui connaîtra un certain succès en Europe germanophone avec un mélange de chansons ethniques et de gospel. Mais le principal titre de gloire de John Lawton reste son séjour chez Uriah Heep comme remplaçant du chanteur original David Byron, sur les albums « Firefly » (1977), « Innocent victim » (1977) et « Fallen angel » (1978).
Par la suite, John Lawton réalise un album solo « Hardbeat » en 1980, qui aurait pu être un album de Lucifer’s Friend puisque les musiciens de ce groupe sont tous présents sur ce disque. Puis John Lawton fonde les groupes Rebel et Zar, qui ne réalisent qu’un album en 1982 et 1990 respectivement, avant de mettre au point Gunhill, responsable de deux albums en 1995 et 1997. Le premier, « One over the eight », était en réalité un disque uniquement disponible pour le fan club du groupe et se composait principalement de reprises : « Walking in the shadow of the blues » (Whitesnake), « Eleanor Rigby » (Beatles), « Ain’t no sunshine » (Bill Withers), « Better by you, better than me » (Spooky Tooth), « Stone cold » (Rainbow), « Every little bit hurts » (Brenda Holloway) ou « Harlem Shuffle » (Rolling Stones).
Deux ans plus tard, Gunhill sort un premier album officiel, qui contient aussi pas mal de reprises, dont une nouvelle version d’« Eleanor Rigby », bien supérieure à la première. Citons aussi « Ready for love » (Bad Company), « Don’t look back » (Lucifer’s Friend), « Wall of silence » (Rick Bonner), « Nobody loves you the way I do » (Melissa Etheridge) ou « When a man loves a woman » (Percy Sledge). En bonus de ce second album, on trouve deux reprises de chansons d’Uriah Heep chantées à l’époque par John Lawton, à savoir « Sympathy » (sur « Firefly ») et « Come back to me » (sur « Fallen angel »).
Ces deux albums sont l’unique témoignage discographique de Gunhill, qui disparaît pour laisser la place à d’autres projets de John Lawton, comme le Hensley Lawton Band, le Lawton Dunning Project, le John Lawton Band, On The Rocks ou With Intelligent Music Project. Il y a une nette différence entre le premier album « One over the eight », produit assez platement et regorgeant de reprises prévisibles souvent parasitées par le style emphatique du guitariste Riki Robyns, et le second qui est de meilleure tenue et servi par le jeu de guitare plus subtil de Brian Bennett.
Les œuvres de Gunhill étant devenues introuvable depuis longtemps, les amateurs de hard rock mélodique et les suiveurs de John Lawton vont pouvoir profiter de la réédition proposée ici par John Lawton lui-même via son label JLB Media. Lawton a participé à la remasterisation de ces deux disques, pas forcément les plus importants des années 1990 mais agréables à écouter, surtout pour la voix d’airain du grand John.
Pays: GB
JLB Media
Sortie: 2016