WITHERSCAPE – The northern sanctuary
Demiurg, Frameshift, Nightingale, Odyssey, Unicorn, Star One, Cryptic Death, Diabolical Masquerade, Edge of Sanity, Godsend, Incision, Infestdead, Karaboudjan, Masticate, Pan.Thy.Monium, Steel, Stygg Död, Total Terror, Darkcide, Route Nine, Obliterhate, Another Life, Bloodbath, Overflash, Ribspreader, Brejn Dedd, Maceration, Sörskogen : cette interminable liste de groupes plus ou moins obscurs représente la carrière de Dan Swanö, qui a joué dans ces groupes ou qui joue encore dans certains, dont Nightingale. J’ai voulu commencer cette chronique par cette liste choc afin de démontrer l’incommensurable faim de projets que Dan Swanö a été capable de manifester au cours de ce dernier quart de siècle. L’homme est le pilier le plus costaud de la scène métallique suédoise, cumulant à lui seul suffisamment d’expérience pour revendiquer le titre de père du death metal mélodique suédois.
Et l’insatiable gourou du genre continue sur sa lancée avec le deuxième album de son projet Witherscape, qui poursuit son existence avec l’aide de Ragnar Widerberg, le complice qui officiait déjà sur le premier album « The inheritance« . Cet album racontait l’histoire d’une maison maudite achetée par un nouveau propriétaire. Nous retrouvons la suite de l’histoire sur « The northern sanctuary », qui voit se propriétaire louer des pièces de sa vaste demeure à des clients désireux de goûter au silence des forêts du fin fond de la Suède. Seulement voilà, la créature diabolique qui hantait les lieux est toujours là et a pris possession de l’âme du propriétaire.
Nous continuons donc notre périple dans cette histoire, dont la musique est toujours aussi prenante. L’album connaît différentes atmosphères, avec un démarrage très métallique (les puissants « Wake of infinity », « Rapture ballet » et surtout « In the eyes of idols » qui développe un riff imparable), puis une pérégrination dans des climats plus retenus (le sensible « The examiner », le mélancolique « Marionette »), et une exploration des arcanes du métal progressif (« Divinity », « God of ruin »). Tout ceci nous amène à la pièce de résistance de l’album, un « The northern sanctuary » de plus de treize minutes qui va distiller toutes les facettes du death mélodique : ambiances angoissantes en quarte augmentée, chevauchée épique lâchant tous les feux de l’enfer, ballades cristallines, tout cela en alternance.
On le voit, c’est encore un disque d’une très grande richesse, où chaque mélodie a sa place, où chaque instrument exprime quelque chose au bon moment. Tout fonctionne comme de l’horlogerie fine et l’équilibre entre progressisme et métal furieux est parfaitement agencé. Un court instrumental au piano (« Vila i frid ») termine l’album, avec quelques dernières notes qui font comprendre que tout n’est pas fini dans cette maison maudite. A quand le prochain épisode? On l’attend en tous cas avec impatience.
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2016/07/22