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MYSTERY LIGHTS – The Mystery Lights

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« The Mystery Lights étaient un groupe californien formé fin 1966 et auteur de cinq singles sortis jusqu’en janvier 1968, époque à laquelle le guitariste et le batteur ont dû rejoindre le service militaire pour aller combattre au Vietnam, scellant ainsi la dissolution du groupe. »

Non, faux, nul, zéro. Cette citation qui aurait pu sortir d’une encyclopédie du garage rock américain des années 60 a concerné de nombreux groupes de l’époque, mais pas les Mystery Lights, qui sont un groupe contemporain, mais dont la particularité est d’avoir la tête perdue dans une bulle temporelle coincée entre novembre 1966 et octobre 1967. Leur garage rock est tellement authentique dans sa sixtitude qu’on se demande bien comment Mike Brandon (guitare et chant), L.A Solano (guitare), Nick Pillot (batterie), Alex Amini (basse) et Kevin Harris (claviers) s’y sont pris pour atteindre un tel degré de perfection dans la reconstitution du son de 1966.

Deux solutions : soit les types ont été retrouvés dans un bloc de glace où ils marinaient depuis cinquante ans et se sont remis à refaire la musique qu’ils connaissaient sitôt dégelés, soit ils se sont procuré une machine à remonter le temps et sont allés faire un petit tour dans la Californie d’il y a un demi-siècle avant de revenir avec dans leurs poches tous les secrets des grands maîtres du garage punk proto-psychédélique. Les Mystery Lights ont sans doute récupéré aussi les instruments de leurs aïeux et se sont procuré les indispensables amplis Vox ou Fender Blackface, guitares Gibson ES-335 et Vox Phantom, pédales fuzz Dallas Arbiter ou Ibanez ainsi que l’orgue Farfisa qui ont forgé le son des Electric Prunes, Seeds, Chocolate Watchband, Litter, We The People, Barbarians, Moving Sidewalks, Human Expression, Unrelated Segments, Rationals ou Sparkles dans les Sixties.

Car c’est dans un incroyable voyage au pays de ces héros oubliés des compilations Nuggets que nous emmènent les Mystery Lights, avec ce premier album vraiment officiel qui fait suite à un premier album artisanal repéré en 2009 et quelques productions récentes en digital. Ecouter les Mystery Lights en digital confine à l’hérésie. Ce qu’il faut pour ce groupe, c’est le vinyle des temps anciens, d’autant plus que leur album a été concocté avec amour dans les locaux de Daptone Records, un label habituellement soul qui fournit à ses poulains le matériel d’époque en studio, où rien n’est postérieur à 1969.

Les onze morceaux qui traversent les 32 minutes de l’album sont donc du garage punk pur jus, sortis de cette courte période ayant suivi le choc de la Beatlemania en Amérique (1964) et l’émergence des groupes psychédéliques du Summer of Love (1967), avec au bout du chemin le coup de marteau terminal représenté par les premiers vagissements du hard rock enfanté par le premier album de Blue Cheer (décembre 1967) et le « Born to be wild » de Steppenwolf (janvier 1968).

Après, rien ne sera plus comme avant jusqu’à ce qu’une nouvelle vague de jouvenceaux ne viennent récemment remettre au goût du jour cette formidable musique, déjà relayée dans les années 1980 par les néo-garagistes des Fuzztones, Chesterfield Kings ou The Optic Nerve. Les Mystery Lights sont de cette nouvelle vague et leurs chansons « Follow me home », « Too many girls », « Melt », « 21 and counting » « Too tough to bear » ou « What happens when you turn the devil down » sont de petites merveilles vintage du genre.

Le fait que le rock psychédélique et garage des années 1965-68 retrouve des résurrectionnistes est une merveilleuse nouvelle. Dommage que l’esprit de 1967 qui refleurit en musique ne se répande pas davantage dans notre monde, davantage au bord de 1938 que de 1968. A méditer, mais en attendant, écoutez de toute urgence Mystery Lights!

Pays: US
Wick-001
Sortie: 2016/06/24

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