HIDDEN TRAILS – Instant momentary bliss
Voici un album qui va nous permettre d’évoquer la mémoire d’un grand groupe progressif belge malheureusement dissous aujourd’hui : Hypnos 69. Car c’est d’Hypnos 69 que viennent Tom Vanlaer (basse) et Dave Houtmeyers (batterie), fondateurs récents de ce groupe Hidden Trails. Tous ceux qui ont connu les beaux soirs du club du Sojo à Louvain et qui ont suivi la scène stoner belge dans les années 2000 se souviennent des concerts d’Hypnos 69, qui étaient toujours l’occasion de belles envolées progressives, souvent ponctuées de reprises de Pink Floyd, King Crimson ou de Grand Funk Railroad. Les frères Houtmeyers et Tom Vanlaer avaient édité une demi-douzaine d’albums au début du 21e siècle, dont « The intrigue of perception« (2004) et « The eclectic measure« (2006) restent des moments forts.
Ces albums étaient déjà publiés par le label Elektrohasch, dont le patron Stefan Koglek était un ami d’Hypnos 69, rencontré au cours des nombreuses tournées de son groupe Colour Haze en Belgique. Aujourd’hui, Hypnos 69 n’est plus mais le soutien d’Elektrohasch continue d’exister pour Hidden Trails, la nouvelle formation de Tom Vanlaer et Dave Houtmeyers, qui ne jouent plus avec Steve Houtmeyers mais qui ont recruté un certain Jo Neyskens et ont conservé le saxophoniste Steven Marx dans leurs rangs.
Hidden Trails sort ces temps-ci son premier album « Instant momentary bliss », que nous n’hésiterons pas à qualifier de somptueux. Quand on connaît Hypnos 69, se souvient de deux choses : la magnifique habileté de Tom Vanlaer à la basse et le goût prononcé du groupe le rock progressif à la Pink Floyd. On retrouve ces deux éléments dans ce premier album, qui fait la part belle aux instruments et occasionne de magnifiques développements à la guitare et à la basse. Les morceaux affichent en général cinq bonnes minutes, ce qui permet à Hidden Trails de déambuler avec force et magie dans des solos parfois subtils, parfois percutants, de tisser des structures rythmiques souples et complexes typiquement floydiennes et de décoller dans l’espace intersidéral. Dans ce domaine, des morceaux comme « Lancelot », « Beautiful void », « Hands unfold » ou « Come and play » sont de petits bijoux.
On aura vite compris que cet album est là pour séduire les amateurs de rock progressif pas trop mou du genou, les fans d’Hypnos 69 et en général les connaisseurs qui goûtent la musique bien faite et savamment inspirée.
Pays: BE
Elektrohasch EH 173
Sortie: 2016/07/29